Les candidats non juifs à la citoyenneté pourraient être amenés à prêter allégeance à "l'Etat juif"
Le cabinet israélien a approuvé dimanche un projet d'amendement législatif controversé contraignant les candidats non juifs à la citoyenneté israélienne à prêter allégeance à "l'Etat juif et démocratique d'Israël".
Selon un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, 22 ministres ont approuvé cet amendement.
Huit autres ont voté contre, dont les cinq ministres travaillistes (centre gauche).
Ce projet de loi doit cependant encore faire l'objet de trois lectures par la Knesset (Parlement), où le gouvernement de droite de M. Netanyahu dispose d'une majorité écrasante.
"Tous ceux qui veulent devenir des citoyens israéliens naturalisés devront déclarer qu'ils seront des citoyens loyaux de l'Etat d'Israël comme Etat juif et démocratique", a expliqué avant le vote M. Netanyahu à ses ministres réunis en séance hebdomadaire.
Le texte a suscité de vives critiques de la minorité arabe d'Israël - 20% de la population - qui le considère comme "raciste", notamment parce qu'il vise les Palestiniens cherchant à s'installer en Israël après s'être mariés avec des Arabes israéliens.
Le ministre de la Défense Ehud Barak, dirigeant des travaillistes (centre gauche) a autorisé ses quatre collègues siégeant avec lui au gouvernement, sur un total de 30 ministres, "à voter selon leur conscience".
Un des ministres travaillistes, Yithak Herzog, a dénoncé dimanche "les relents de fascisme" de cet amendement. "Le processus engagé chez nous depuis un an ou deux ans me fait peur, il y a des relents de fascisme dans les marges de la société israélienne (...) Le tableau général est très inquiétant et menace le caractère démocratique de l'Etat d'Israël", a affirmé M. Herzog à la radio militaire.
"Pour moi, cet amendement n'a aucune raison d'être, si ce n'est de satisfaire aux arrangements politiques entre M. Netanyahu et (le chef de la diplomatie, Avigdor) Lieberman", a renchérit Avishay Braverman, le ministre travailliste en charge des minorités, devant des journalistes.
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