Les Boliviens vont pouvoir prendre leur retraite à 58 ans, au lieu de 65 ans actuellement
Alors que la tendance dans le monde est plutôt au recul de l'âge de la retraite, le président Evo Morales espère faire adopter sa réforme par le Parlement avant Noël.
Elle prévoit aussi la nationalisation des retraites et la fermeture des caisses privées (l'espagnol BBVA et le suisse Zurich) qui géraient les retraites de 1,3 millions de Boliviens.
Les travailleurs exposés, comme les mineurs, pourraient prendre leur retraite dès 51 ans et les mères de trois enfants dès 55 ans.
Le nouveau système, basé sur la solidarité, verra l'apport patronal augmenter de 3% et celui des salariés de 0,5%, avec une contribution spéciale, "l'apport solidaire", pour les Boliviens gagnant plus de 13.000 bolivianos (1320 euros), soit 19 fois le salaire minimum, qui est d'environ 70 euros.
La réforme d'Evo Morales arrive après deux ans de négociations entre les syndicats et le président, lui-même ancien leader syndical. Elle effraie les milieux d'affaires. Ceux-ci estiment qu'elle est à contre-courant du recul de l'âge de la retraite, selon eux "planétaire", compte-tenu de l'augmentation de l'espérance de vie.
Les défenseurs du projet font valoir au contraire qu'une retraite à 65 ans ne signifie par la même chose en Bolivie, où l'espérance de vie est de 66 ans, ou en France où elle est de 81 ans.
Pour les détracteurs de la réforme, la population âgée augmente et représentera un poids bientôt trop coûteux pour les cotisants. Le gouvernement soutient que le système est garanti pour une période "d'au moins 35 ans".
Elle devrait renforcer la popularité d'Evo Morales auprès des 60% de pauvres qui l'ont triomphalement réélu en décembre dernier.
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