Les autorités tentent de couper court à la panique qui guette Bangkok. Les pluies sont toujours diluviennes.
"La situation des inondations est maintenant une grave crise. Cela va directement affecter Bangkok", avait déclaré Yingluck Shinawatra lors d'une intervention télévisée jeudi 7 octobre.
Depuis, les annonces tantôt alarmistes tantôt apaisantes du gouvernement thaïlandais inquiète la population, alors que la menace d'inondations monstres est chaque jour aggravée par de fortes pluies.
Les réserves des magasins en nouilles instantanées maigrissent de jour en jour et les sacs de sables s'empilent devant les bâtiments. Pour cause, la population de 12 millions d'habitants est toujours plongée dans le doute sur l'ampleur des risques encourus.
Plusieurs quartiers de la banlieue nord risquent d'être submergés sous un mètre d'eau après qu'une digue a été percée, selon le ministre de Sciences, Plodprasop Suraswadi.
Les autorités avaient rassuré la population une heure plus tard en annonçant : "Le niveau de l'eau est stable et n'augmente pas. Je voudrais que les gens ne paniquent pas", a déclaré Yingluck. Le ministre "voulait informer les gens de la situation pour qu'ils ne s'inquiètent pas (...). Donc il a fait état de ce qui pourrait se passer et rien ne s'est passé".
Dans la tête des habitants, le mal est fait, notamment à Saimai, au nord de la ville, où les autorités locales ont été assaillies de coups de téléphones de résidents inquiets, selon la chef du district Nongpanga Boonpaksa. "Il y a eu des embouteillages énormes parce que les gens essayaient d'emmener leurs voitures sur des hauteurs, mais la situation est ensuite redevenue normale", a-t-elle expliqué.
Le cafouillage de jeudi a suscité une panique sur Twitter et obligé le Centre de secours des inondations (Froc) à présenter ses excuses sur sa page Facebook. Douze heures plus tard, les réseaux sociaux accablaient le pouvoir de quolibets et autres plaintes sur son "incompétence".
"Cet incident n'a pas détruit la crédibilité du Froc car cela n'est arrivé qu'une fois", a affirmé Yingluck, promettant que les procédures d'alerte seraient clarifiées en interne.Plus au nord, l'ex-capitale impériale d'Ayutthaya, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, est inondée depuis plus d'une semaine, tout comme plusieurs zones industrielles où sont établies d'importants groupes étrangers.
Le groupe Toyota a annoncé qu'il était contraint de suspendre une semaine la production dans ses trois usines en Thaïlande, faute d'approvisionnement. Et le japonais Canon va déplacer la production de deux usines, faisant craindre des coûts importants pour l'économie nationale.
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