Les 5 accusés du 11 septembre seront jugés devant un tribunal de droit commun à New York
Une ville qui est encore loin d'avoir oublié les évènements tragiques de 2001 qui ont fait près de 3000 morts.
L'annonce en a été faite vendredi par le ministre de la Justice américain, Eric Holder.
Les 5 accusés sont actuellement détenus à Guantanamo.
Ceux-ci, en l'occurence le cerveau autoproclamé des attentats, Khaled Cheikh Mohammed, et ses quatre complices présumés, sont détenus sur la base américaine de Cuba.
Depuis Tokyo, première étape de sa tournée en Asie, le président Barack Obama s'est dit vendredi "absolument convaincu que Khalid Cheikh Mohammed sera soumis aux exigences les plus rigoureuses de la justice". Il n'a pas confirmé que les cinq accusés seraient
transférés de la prison de Guantanamo pour être jugés à New York.
Pour leur part, les familles des victimes ont réagi très rapidement,
dénonçant vigoureusement cette décision. "Nous pensons qu'il s'agit d'une énorme erreur", a dit l'un des responsables d'une des associations de familles de victimes, "9/11 Families for a Secure America Foundation". "Permettre à un terroriste et criminel de guerre d'avoir la chance de bénéficier de la protection des droits constitutionnels américains est une erreur et cela n'a jamais été fait auparavant", a-t-il ajouté.
Un jury populaire
Les cinq accusés seront jugés par un jury populaire, parfois plus prompt à infliger la peine de mort que les jurys militaires. Il n'est toutefois pas établi que la peine de mort sera requise à leur encontre et nul ne sait également s'ils seront jugés séparément ou ensemble.
Les tribunaux fédéraux de droit commun bénéficient d'une solide expérience des affaires terroristes. Une telle solution serait également plus favorable à l'administration américaine en termes d'image internationale.
Arrêtés en 2002 et 2003, Khaled Cheikh Mohammed, Ramzi Ben Al Shaiba, Ali Abd Al Aziz Ali, Wallid Ben Attash et Mustapha Al Hawsawi ont disparu des années durant dans des prisons secrètes de la CIA. Ils y ont subi des mauvais traitements, voire, pour Khaled Cheikh Mohammed, des tortures.
Réapparus en 2006 à Guantanamo et formellement renvoyés ensemble en juin 2008 devant les tribunaux militaires d'exception conçus par l'administration Bush, certains ont dit vouloir "mourir en martyrs". Mais devant une juridiction de droit commun, les violences qu'ils ont subies pourraient leur valoir la vie sauve.
L'administration Obama avait jusqu'à lundi pour annoncer devant quelle juridiction, d'exception ou de droit commun, elle renvoyait ces hommes. Cette décision sera sans conséquences pour la grande majorité des 215 détenus que compte actuellement la prison américaine de Guantanamo, à Cuba, selon des sources proches du dossier.
De leur côté, cinq autres détenus de la prison de Guantanamo seront traduits devant un tribunal militaire d'exception, a annoncé Eric Holder.
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