Législatives en Inde : le nationaliste Modi assuré de l’emporter
Les résultats des élections législatives en Inde étaient encore en cours de dépouillement vendredi que déjà le parti du Congrès, au pouvoir depuis dix ans dans le pays, reconnaissait sa défaite. "Nous acceptons la défaite. Nous sommes prêts à siéger dans les rangs de l'opposition ", a déclaré son porte-parole et dirigeant, Rajeev Shukla.
La déroute est historique pour l'Alliance progressiste unie, emmenée par le parti du Congrès et ses alliés, qui ne l’emporteraient que dans une soixantaine de circonscriptions. Cette formation politique de centre gauche, dirigée depuis trois générations par la famille Nehru-Gandhi, n'a pas réussi à convaincre les électeurs. Le fils de la présidente actuelle du parti, Rahul Gandhi, âgé de 42 ans, a mené la campagne pour le Congrès, mais de manière maladroite et traditionnelle.
Une victoire sans appel
A l’inverse, c’est un véritable triomphe pour l'alliance conduite par le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata, qui est arrivée en tête dans au moins 339 circonscriptions sur les 543 qui composent la "Chambre du peuple" (Lok Sabha).
Déjà crédité de 278 sièges, quand la majorité nécessaire pour former un gouvernement est de 272 sièges, le BJP est assuré de l’emporter largement et son candidat, Narendra Modi, de devenir le futur chef du gouvernement. L’actuel Premier ministre indien, Manmohan Singh, a d’ailleurs déjà appelé son adversaire victorieux pour le féliciter, annonce son cabinet sur Twitter.
Narendra Modi, un nationaliste aux affaires du pays
Candidat favorable aux milieux d'affaires, Narendra Modi, 63 ans, fils d'un vendeur de thé, entend incarner un pouvoir fort capable de relancer l'économie indienne. Lors de la campagne, qu'il a largement monopolisée, il a promis de débloquer les investissements dans les infrastructures, de réformer les impôts et le marché du travail en Inde. Il s’est aussi engagé à ouvrir progressivement le pays aux investisseurs étrangers. Une campagne largement dominée par les questions économiques et au cours de laquelle il a notamment pu s'appuyer sur son bilan en la matière dans l'Etat du Gujarat, qu'il dirige depuis 2001.
Le candidat du BJP s'est gardé en revanche de mettre en avant les revendications nationalistes les plus radicales du programme de son parti et de réveiller le souvenir de l'événement qui a entaché sa réputation. En 2002, des émeutes interreligieuses dans le Gujarat avaient en effet fait plus de 1.000 morts, en majorité des personnes de la minorité musulmane.
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