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Le tueur numéro un de l’apartheid remis en liberté

Eugene de Kock, le plus célèbre tueur de l'apartheid, coupable de kidnappings, tortures et assassinats d'opposants, va bientôt sortir de prison, le ministre sud-africain de la Justice lui ayant accordé vendredi la liberté conditionnelle après vingt ans derrière les barreaux. Portrait.
Article rédigé par franceinfo
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  (Pour beaucoup de ses compatriotes, Eugene de Kock, 65 ans, reste le diable incarné, auteur de crimes impardonnables © Reuters)

 L'ancien officier tortionnaire du régime blanc, après plus de 20 ans de prison et une participation modèle à la Commission vérité et réconciliation voulue par l'ancien président Nelson Mandela, était éligible depuis plus de sept ans à une remise en liberté conditionnelle. Eugène de Kock avait été condamné à la prison à perpétuité, assortie de 212 ans notamment pour meurtre. Le ministre sud-africain de la Justice vient de lui accorder la liberté.

Escadrons de la mort

Pour beaucoup de ses compatriotes, Eugene de Kock, 65 ans, reste le diable incarné, auteur de crimes impardonnables - assassinats multiples, enlèvements, actes de tortures. Plusieurs fois décoré, il était à la tête du commando "Vlakplaas", unité spéciale pourchassant les militants anti-apartheid, du nom de la ferme où l'escadron torturait et exécutait, près de Pretoria. Devant la Commission vérité et réconciliation, il avouera plus de 100 crimes, décrivant très précisément la manière dont les services de sécurité agissaient sous l'apartheid.

Bouc émissaire ?

Pour d'autres, De Kock est un bouc émissaire, un détenu symbolique mais repentant expiant un demi-siècle de racisme institutionnalisé et payant à la place de tous les responsables d'horreurs commises sous l'apartheid mais jamais punies.

Jeté dans un trou

Pour la famille de Phemelo Moses Nteheland, battu et étranglé à Vlakplaas en 1989, De Kock reste "un sauvage" qui "doit pourrir en prison", estimait en décembre Victor Makoke, le beau-frère de Phemelo, lors de l'exhumation des restes de ce dernier, jeté dans un trou à la frontière avec le Botswana.

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