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Le tueur de l'école de Realengo, à Rio de Janeiro, Wellington Menezes de Oliveira, se disait "musulman"

Les autorités religieuses islamiques ont nié tout lien avec ce jeune homme de 23 ans.Wellington Menezes a tué jeudi 7 avril douze écoliers et en a blessé onze avant de se donner la mort dans l'école Tasso da Silveira qu'il avait fréquentée de 1999 à 2002 et où il avait été victime de nombreuses humiliations, selon des témoignages.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Des policiers sont intervenus dans un école primaire à Rio où un homme a ouvert le feu, tuant plusieurs personnes (AFP - ANTONIO SCORZA)

Les autorités religieuses islamiques ont nié tout lien avec ce jeune homme de 23 ans.

Wellington Menezes a tué jeudi 7 avril douze écoliers et en a blessé onze avant de se donner la mort dans l'école Tasso da Silveira qu'il avait fréquentée de 1999 à 2002 et où il avait été victime de nombreuses humiliations, selon des témoignages.

Le jeune homme, élevé depuis l'enfance dans la religion de sa mère adoptive, adepte des Témoins de Jehovah, avait marqué sur sa fiche scolaire en 2006 qu'il était "musulman", rapporte dimanche l'hebdomadaire brésilien Veja.

Veja, qui a obtenu les copies de deux fiches d'inscription au collège public Mère Teresa de Calculta, a constaté qu'en 2004, il avait écrit comme religion "Témoin de Jéhovah" mais que, en 2006, il avait marqué "musulman".

Dans un sac retrouvé par les policiers dans l'école, se trouvait une lettre où le tueur donnait des instructions sur son inhumation. Selon Veja, la police a également trouvé des textes où le tueur disait qu'il passait "quatre heures par jour à lire le Coran".

"Parfois je médite sur le 11/09", l'attentat terroriste du 11 septembre 2001 à New York dans lequel près de 3.000 personnes ont péri, selon un autre extrait de la lettre.

Le président de l'Union nationale des organisations islamiques, Jamel El Bacha, a affirmé dans un communiqué que Wellington Menezes "n'est pas musulman et n'a aucun lien avec les mosquées et sociétés de bienfaisance maintenues par la communauté au Brésil".

La police fédérale a enquêté sur d'éventuels liens avec des groupes terroristes islamiques mais a écarté cette hypothèse, affirme Veja.

Un frère adoptif du tueur ayant requis l'anonymat a déclaré samedi au quotidien Estado de Sao Paulo que Wellington était schizophrène et prenait des médicaments depuis l'âge de sept ans mais qu'il avait cessé de les prendre à l'adolescence.

La préoccupation de la famille avait augmenté quand sa mère adoptive (décédée il y a un an) avait découvert qu'il lisait des manuels de fabrication d'explosifs et de maniement d'armes, passant son temps sur internet.

Le jeune homme se tire une balle dans la tête

Jeudi, Wellington Menezes de Oliveira, 23 ans, est entré dans une école de Realengo, à l'ouest de Rio, avec un sac à dos en disant qu'il allait faire une conférence. Il a ensuite tiré sur les élèves dans une salle de classe.

Le tireur ancien élève de l'école n'avait pas d'antécédents criminels.

Le tireur s'est suicidé quand la police est intervenue."Un agent qui est arrivé à l'école a réussi à le blesser dans un échange de coups de feu, mais l'homme s'est donné la mort en se tirant une balle dans la tête", a déclaré le commandant du 14e bataillon de Bangu, le colonel Djalma Beltrame.

"Il est venu à l'école préparé pour faire ça (...) Il a laissé une lettre montrant que son objectif était de se suicider après avoir accompli ce qu'il proposait. C'est une lettre qui n'a aucun sens, aucune logique", a pour sa part raconté le colonel Bezerra.

En Amérique latine, seule l'Argentine avait connu un drame similaire, le 28 septembre 2004. Un élève de 15 ans avait tué trois de ses camarades de classe et en avait blessé cinq autres avec une arme de guerre dans la ville de Carmen de Patagones (30.000 habitants), à 920 km au sud de Buenos Aires.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff s'est déclarée "choquée et consternée". Dans une brève allocution télévisée, elle a déploré que "des enfants innocents aient perdu leur vie et leur avenir", sans réussir à contenir ses larmes.

"C'est une tragédie sans précédent au Brésil", a souligné le ministre brésilien de l'Education Fernando Haddad, de Porto Alegre (sud).

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