Le sommet franco-africain de Paris s'ouvre dans le deuil
Le drapeau français était en berne au palais de l'Elysée, ce vendredi, en hommage à Nelson Mandela. Une quarantaine de chefs d'Etat, de Premiers ministres ou de ministres avaient répondu présents à l'appel de François Hollande pour un sommet autour de la paix et de la sécurité sur le continent africain. Celui-ci s'est déroulé dans le deuil de l'ancien Président sud-africain.
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Disparu jeudi, Neslon Mandela a reçu un hommage solennel de la quarantaine de personnalités politiques africaines présentes. Au total, 53 pays africains sont représentés au sommet de Paris, seul le Zimbabwe ayant décliné l'invitation. Son président Robert Mugabe a été jugé persona non grata par Paris, tout comme cinq autres chefs d'Etat (Soudan, Guinée-Bissau, Centrafrique, Madagascar et Egypte).
Le Malien Ibrahim Boubacar Keita, l'Ivoirien Alassane Ouattara ou encore le Nigérian Goodluck Jonathan étaient notamment présents, tout comme la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Maite Nokana-Mashabane.
Nelson Mandela, une exigence de responsabilité
"Il était déjà entré dans l'Histoire de son vivant. Mort, il prend place dans la conscience universelle. Nelson Mandela a changé bien plus que l'Afrique du sud. Il a accéléré le cours du monde. La France retient en cet instant le message d'espoir pour tous les peuples du monde que Mandela a porté ", a lancé le président français, à l'ouverture du sommet.
Ecouter le discours de François Hollande sur Nelson Mandela, ci-dessous :
"Aujourd'hui, c'est Nelson Mandela qui préside les travaux de ce sommet (...), c'est un symbole et en même temps une exigence de responsabilité ", a conclu François Hollande.
"Sa mort va sans doute peser sur le sommet. C'est tombé comme un coup de tonnerre ", avait déclaré avant le début de la rencontre le président congolais Denis Sassou Nguesso.
Quelques heures après l'opération militaire en Centrafrique
Le sommet de l'Elysée s'ouvre en effet quelques heures seulement après le début d'une opération militaire française en Centrafrique, où la France va déployer 1.200 soldats. Opération qui va sans doute être au centre des discussions.
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Plusieurs chefs d'Etat présents à Paris ont déjà salué l'engagement français à Bangui, au premier rang desquels le président malien Ibrahim Boubacar Keïta qui y voit un "devoir historique " de l'ancienne puissance coloniale. François Hollande est lui aussi revenu sur la nécessité d'intervenir en Centrafrique, avant de transférer le contrôle aux forces africaines.
Pour "maîtriser son destin ", l'Afrique doit "assurer par elle-même sa sécurité ", a souligné vendredi François Hollande. "Nous attendons de voir comment les Africains peuvent s'organiser pour assurer nous-mêmes nos responsabilités ", a indiqué de son côté le président guinéen Alfa Condé. "Mais que la France soit obligée d'intervenir en pompier pour nous sauver, ce n'est pas normal ", a-t-il ajouté.
Comme La Baule en 1990
Parmi les propositions sur la table, une idée annoncée en mai lors d'un sommet de l'UA à Addis Abeba a été relancée : la création d'une force de réaction rapide africaine pourrait être relancée à l'occasion du sommet de Paris.
En réalité, François Hollande souhaite faire de ce rassemblement un moment historique, un peu de la même manière que le sommet de la Baule en 1990, sous François Mitterrand, et qui avait marqué la relation entre la France et l'Afrique.
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