Au début de la campagne électorale Abdoulaye Wade s’étaitdit certain de l’emporter dès le premiertour le 26 février dernier. Il n’en a rien été. Pour le second tour, dimanche,le très contesté président sortant fait désormais figure d’outsider. Le favoris’appelle Macky Sall.Ex-Premier ministre d’Abdoulaye Wade, Macky Sall a rallié àlui les douze autres candidats d’opposition présents au premier tour. Il aégalement enregistré le soutien de nombreuses organisations de la sociétécivile. Leur mot d’ordre : faire barrage au sortant.Fort de ces soutiens, et en additionnant le score de chaquecandidat au premier tour, Macky Sall devrait l’emporter avec 60% des voix. Sauf que le calcul n’est pas aussi simple. Le premiertour a été marqué par un fort taux d’abstention (près de 49% des inscrits).Chacun s’est donc employé ces derniers jours à convaincreles indécis. Abdoulaye Wade a délaissé les grands meetings pour effectuer "desvisites de proximité" en allant dans les villages et les quartiers desvilles serrer des mains, parler à ses concitoyens et rencontrer des personnalitéslocales.Unestratégie différente a été employée par son adversaire. Il a alterné lesmeetings et ces visites sur le terrain. Macky Sall a également appelé sespartisans à la vigilance, craignant des "fraudes" . Il a mis en garde le camp Wade : "Qu'on ne s'amuse pas à remettre en cause notrevictoire. Quiconque tentera de voler notre victoire sera emporté par lamobilisation du peuple" .Ce scrutin sera surveillé par plusieurs centaines d’observateurseuropéens et africains. Les appels au calme se sont multipliés ces derniersjours de la part d’organisations internationales et locales. La campagneélectorale a été émaillée de violences et d’incidents entre les deux camps. Lestensions ont toutefois été moins importantes que celles ayant prévalu pendantla campagne pour le premier tour.