Le roi s'est prononcé pour des élections rapides et une reprise du dialogue avec l'Algérie
Dans un discours donné pour le 12e anniversaire de son intronisation, il a appelé à l'élection rapide d'un nouveau parlement pour qu'un futur Premier ministre soit nommé au sein du parti vainqueur. Sans avancer de date précise.
Sur un plan diplomatique, il s'est dit favorable à l'établissement "d'une nouvelle dynamique " avec l'Algérie.
Une révision constitutionnelle renforçant les pouvoirs du Premier ministre tout en préservant la prééminence du souverain a été adoptée à plus de 98% des Marocains lors d'un référendum organisé le 1er juillet après plusieurs mois de manifestations de rue pacifiques.
Mohammed VI a également souhaité la formation prochaine d'un "nouveau gouvernement issu d'une majorité parlementaire solidaire et homogène". Il a appelé les partis politiques "à redoubler d'efforts pour favoriser la réconciliation des citoyens, surtout les jeunes, avec l'action politique".
Ce sont les jeunes et les islamistes qui forment le gros des contestataires pro-démocratie. Malgré l'adoption de la réforme constitutionnelle, les jeunes du Mouvement du 20 février continuent de manifester régulièrement dans les grandes villes pour des changements politiques "profonds".
Relance des relations avec Alger
Sur le plan diplomatique, Mohammed VI s'est dit favorable à l'ouverture des frontières terrestres avec l'Algérie, fermées depuis 1994, et à l'établissement "d'une nouvelle dynamique" entre les deux voisins du Maghreb.
"Nous tenons à l'amorce d'une nouvelle dynamique ouverte sur le règlement de tous les problèmes en suspens, en prélude à une normalisation totale des relations bilatérales (...) y compris la réouverture des frontières terrestres", a dit le roi.
La frontière terrestre entre le Maroc et l'Algérie a été fermée en 1994 à la suite d'un attentat islamiste à Marrakech (sud du Maroc) que Rabat avait imputé aux services secrets algériens.
Dans un message adressé samedi au roi Mohammed VI, avant qu'il ne prononce son discours du trône, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a salué l'adoption de la nouvelle constitution et les réformes que "vous avez entreprises pour mener votre pays sur la voie du changement démocratique, de la participation collective, de la bonne gouvernance".
Rabat et Alger ont échangé au cours des derniers mois des visites de ministres, laissant augurer d'un réchauffement de leurs relations, longtemps contrariées par le problème toujours non résolu du Sahara Occidental.
Le Maroc a annexé l'ex-colonie espagnole en 1975 (bien 1975) et propose aux Sahraouis l'autonomie sous sa souveraineté.
Le Front Polisario, soutenu par Alger, réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, qui donnerait aux Sahraouis le choix entre trois options: indépendance, autonomie sous souveraineté marocaine ou rattachement au Maroc.
Le gouvernement algérien n'a pas immédiatement réagi sur la réouverture des frontières.
Mais le porte-parole du Front de libération nationale (FLN), principal parti au pouvoir en Algérie, a minimisé la portée des déclarations de Mohammed VI. "Ce type de réaction intervient toujours comme des effets d'annonce mais sans rien de concret", a déclaré à l'AFP Kassa Aissi, rappelant que c'étaient les Marocains qui avaient "décidé de fermer" la frontière commune.
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