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Le Qatar promet plus de droits aux travailleurs étrangers

Le Qatar annonce ce mercredi du changement pour améliorer les conditions de travail des étrangers, au nombre de deux millions dans le pays. Le système de "parrainage", qui place l’employé à la merci de son employeur, serait aboli.
Article rédigé par Leila Marchand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (© Reuters/Mohamad Dabbouss - Des ouvriers du bâtiment au travail au pied d'un immeuble à Doha, en 2012.)

Les critiques des organisations de défense des droits de l’homme auraient-elles porté leur fruit ? Une nouvelle devrait en tout cas changer le quotidien de nombreux travailleurs étrangers. Le Qatar a promis ce mercredi d’abolir le système de parrainage qui les met à la merci de leurs employeurs qataris. "L es principaux amendements de la législation portent sur l’abolition de la kafala (système de parrainage, ndlr) et son remplacement par un système de contrat de travail ", a annoncé le colonel Abdallah al-Mohannadi, directeur du département des droits de l’Homme au ministère de l’Intérieur, lors d’une conférence de presse.

Vers un vrai contrat de travail

Aujourd’hui, le parrain a tout pouvoir sur son employé. Il peut l’empêcher de sortir du territoire comme de changer d’emploi. Ouvriers comme domestiques, tous les travailleurs devraient désormais pouvoir obtenir un visa de sortie directement au ministère du Travail. Ils auront aussi la possibilité de changer d’employeur à la fin de leur contrat sans autorisation. Il s’agira d’un véritable contrat de travail, en somme, et non d’un rapport de force.

 

Le pays, qui va accueillir la Coupe du Monde de football en 2022, fait l'objet de vives critiques internationales depuis des mois. Parfois exploités, de nombreux ouvriers ont payé de leur vie la construction de hauts immeubles et infrastructures. Un rapport de la Confédération internationale des syndicats, contesté par le Qatar, estime que 4.000 ouvriers risquent de mourir sur les chantiers du Mondial d’ici 2020.

La FIFA se félicite des réformes

Régulièrement critiquée pour avoir accordé le Mondial au pays, la FIFA s'est réjouie de l’annonce de cette mesure, "une étape importante dans la bonne direction pour un changement durable dans les normes de protection des travailleurs au Qatar ", et dit avoir "hâte de voir la mise en oeuvre de ces actions concrètes au cours des prochains mois ".

Pour être définitivement adoptée, la réforme doit encore être validée par le conseil de la Choura, un conseil consultatif, ainsi que la Chambre de commerce et d’industrie.

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