Le procès de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak et de ses deux fils a été ajourné au 15 août
D'ici là, le président du tribunal a ordonné que le président déchu, malade, soit admis dans un hôpital près du Caire.
Mercredi matin, Hosni Moubarak et ses deux fils Alaa et Gamal, qui comparaissaient pour corruption et meurtres de manifestants lors du soulèvement populaire en Egypte, avaient plaidé non-coupable. Moubarak encourt la peine de mort.
Comme l'avait demandé la défense, le président du tribunal a donné son accord pour qu'un cancérologue suive M. Moubarak "à chaque fois qu'il en aura besoin".
Pour sa première apparition publique depuis sa fuite, le 11 février, Hosni Moubarak, 83 ans, est arrivé pâle sur une civière dans le box des accusés. Il s'est présenté devant un juge dans l'enceinte de l'école de police, dans la banlieue du Caire, tout comme ses deux fils, Alaa et Gamal.
Une grande cage à barreaux noirs a été installée dans la salle d'audience pour accueillir les accusés. Moubarak et ses fils y ont pris place, tout de blanc vêtus, la tenue des prévenus n'ayant pas encore été condamnés.
L'ancien ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, autrefois redouté et toujours haï par une grande partie de la population, ainsi que six hauts responsables de la police, sont jugés en même temps.
L'homme d'affaires Hussein Salem, un proche des Moubarak, sera, lui, jugé par contumace.
S'il est reconnu coupable de meurtre, M. Moubarak , qui a été au pouvoir pendant près de 30 ans, risque la peine de mort.
L'ancien chef d'Etat a quitté mardi l'hôpital international de Charmel-Cheikh, où il était détenu depuis le mois d'avril à la suite de problèmes cardiaques, pour Le Caire, où l'attendait son procès.
Amnesty demande la transparence et l'équité
Amnesty International a demandé mardi un procès "équitable et transparent" pour l'ancien président égyptien Moubarak.
"Ce procès donne une occasion historique à l'Egypte de demander à un ancien dirigeant et à son cercle rapproché des comptes pour les crimes commis durant leur règne", a estimé Amnesty. "Mais pour que le procès représente une rupture significative avec le passif égyptien d'impunité, il doit être à la fois équitable et transparent. Le procès ne doit pas seulement être équitable, il doit aussi être perçu comme équitable, à commencer par les familles de ceux qui sont morts pendant les manifestations", poursuit l'ONG.
Le procès de M. Moubarak est l'une des principales revendications des militants pro-démocratie, de plus en plus critiques à l'égard de l'armée car ils considèrent que les militaires, au pouvoir depuis la chute de M. Moubarak, ne veulent pas le voir dans le box des accusés.
Des heurts à Charm el-Cheikh
Trois personnes ont été blessées mardi soir dans des heurts devant l'hôpital de Charm el-Cheikh. Ces heurts se sont produits alors que M. Moubarak devait être transféré de cette station balnéaire sur la mer Rouge vers Le Caire pour y être jugé.
Les violences ont opposé des Bédouins à des travailleurs originaires de Haute-Egypte. La route menant à l'hôpital a été bloquée par les protestataires. Le bâtiment est entouré d'une forte présence policière. Le directeur de l'hôpital a indiqué à la télévision que le transfert de M. Moubarak était "très probable, selon son état de santé".
Près de 850 manifestants anti-régime ont été tués pendant le soulèvement populaire de janvier-février, qui a renversé Hosni Moubarak.
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