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Le principal suspect dans l'attentat de Marrakech a séjourné en Libye et au Portugal, selon le ministre de l'Intérieur

Il a été expulsé de Libye, a précisé Taieb Cherkaoui. Selon son homologue français Claude Guéant, il pourrait y avoir de nouvelles interpellations.Rabat a annoncé jeudi l'arrestation de trois personnes dans le cadre de l'enquête sur l'attentat du 28 avril qui a fait 16 morts dont huit Français dans un café de la place Jamaa el-Fna.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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La place touristique Jamâa El-Fna de Marrakech, le 28 avril 2011, après l'attentat. (AFP PHOTO/ ABDELHAK SENNA)

Il a été expulsé de Libye, a précisé Taieb Cherkaoui. Selon son homologue français Claude Guéant, il pourrait y avoir de nouvelles interpellations.

Rabat a annoncé jeudi l'arrestation de trois personnes dans le cadre de l'enquête sur l'attentat du 28 avril qui a fait 16 morts dont huit Français dans un café de la place Jamaa el-Fna.

"L'enquête se poursuit, bien entendu. J'ai eu hier soir au téléphone mon collègue ministre de l'Intérieur marocain (ndlr: Taeb Cherkaoui), qui m'a indiqué que l'enquête devait se poursuivre parce qu'il n'était pas exclu qu'il y ait d'autres ramifications et d'autres personnes à interpeller", a expliqué Claude Guéant.

Selon le ministère de l'Intérieur, trois Marocains ont été arrêtés jeudi et l'auteur principal présumé est "imprégné de l'idéologie jihadiste" et a fait "allégeance à Al-Qaïda".

L'auteur principal "avait déjà entrepris plusieurs tentatives pour rejoindre certains foyers de tension notamment la Tchétchénie et l'Irak avant de décider de perpétrer un acte terroriste à l'intérieur du Maroc", affirme le ministère.

"Après s'être initié à la fabrication d'explosifs sur internet, il a mis au point deux engins explosifs, commandés à distance", poursuit le ministère. Il s'est fait passer pour un touriste afin d'accéder au café Argana, sur la place Jamâa El-Fna, coeur touristique de Marrakech, selon cette source.

Selon une source proche de l'enquête, il s'agissait notamment d'un homme connu des services marocains, présenté comme ayant des liens avec l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamiste (Aqmi) et qui aurait été identifié par des témoins auxquels un portrait-robot a été présenté.

"Bonne intelligence" entre services marocains et français
Khalid Naciri, ministre marocain de la Communication et porte-parole du gouvernement
, s'est félicité de la "bonne intelligence" entre les services marocains, français et étrangers dans l'enquête, dans une interview vendredi sur France Info.

"Cela a été rapide. Une semaine. Il y avait des caméras de surveillance mais c'est surtout le renseignement qui a beaucoup travaillé et les témoignages", a-t-il ajouté. "Le gouvernement français n'a exercé strictement aucune pression. Le gouvernement français s'est comporté avec le gouvernement marocain et avec le Maroc, d'une façon générale, de manière tout à fait exemplaire", a encore dit M.Naciri.

Questionné pour savoir si le Maroc pensait avoir débusqué l'auteur principal de l'attentat qui a fait 16 morts le 28 avril, le porte-parole a répondu: "Exact. Absolument. L'exécutant, sans la moindre hésitation, je vous réponds oui. Lié au djihadisme, oui. C'est confirmé. Ce monsieur a appris à fabriquer des bombes pour tuer des innocents sur internet. L'objectif, fondamentalement, était de faire mal au Maroc et aux touristes qui croient pouvoir venir dans un pays de paix et de tranquillité."

Un appel à témoins
La police française a lancé vendredi un appel à témoins "à toute personne s'étant trouvée" sur les lieux de l'attentat de Marrakech, qui a tué seize personnes dont huit Français le 28 avril.

"La police judiciaire lance un appel à témoins à toute personne s'étant trouvée place Jamâa El-Fna le 28 avril au matin", a indiqué la direction centrale de la police judiciaire, qui a mis en place un numéro vert: 0800 95 80 81.

Huit policiers français, spécialisés dans l'antiterrorisme et la police scientifique, se sont rendus à Marrakech en qualité d'observateurs et au titre de la coopération avec leurs collègues marocains en charge de l'enquête.

Jusqu'à douze jours de garde à vue
Les trois suspects ont été arrêtés jeudi après-midi à Safi (350 km au sud de Casablanca), selon une source sécuritaire, qui a affirmé qu'ils avaient des "antécédents", et étaient connus pour avoir participé au recrutement de combattants pour l'Irak.

Selon la loi anti-terroriste au Maroc, les suspects peuvent rester en garde à vue jusqu'à 12 jours. Ils seront ensuite présentés devant le procureur du tribunal anti-terroriste de Rabat, qui leur notifiera les accusations, puis les placeront en détention provisoire en attentant d'être présentés devant un juge d'instruction.

Le jour même de l'attentat, le roi Mohammed VI du Maroc avait ordonné une enquête rapide et transparente et avait exigé que l'opinion publique soit informée de ses conclusions.

Mardi, après avoir rendu hommage aux victimes françaises, le président Nicolas Sarkozy a assuré que la France ne laisserait pas le "crime" de l'attentat de Marrakech "impuni" et promis que ses auteurs seraient traqués sans relâche.

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