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Le président palestinien a exclu jeudi de négocier avec Israël tant que la colonisation ne serait pas gelée

"Quels que soient les résultats des consultations, nous n'accepterons pas de négociations tant que la colonisation se poursuit", a dit le président palestinien après avoir rencontré le président égyptien Hosni Moubarak au Caire.Entre-temps, le négociateur palestinien Saëb Erakat doit rencontrer la secrétaire d'Etat Hillary Clinton à Washington.
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Le président palestinien le 25 septembre 2010 à New York, lors d'un discours devant les Nations Unies (AFP / Don Emmert)

"Quels que soient les résultats des consultations, nous n'accepterons pas de négociations tant que la colonisation se poursuit", a dit le président palestinien après avoir rencontré le président égyptien Hosni Moubarak au Caire.

Entre-temps, le négociateur palestinien Saëb Erakat doit rencontrer la secrétaire d'Etat Hillary Clinton à Washington.

De son côté, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad doit s'entretenir vendredi avec Hillary Clinton, avant une conférence lors de laquelle la chef de la diplomatie américaine doit, dans un discours, expliquer la nouvelle approche de Washington pour faire sortir le processus de paix de l'impasse.

Mercredi, les Etats-Unis ont exprimé l'espoir de parvenir avant l'été à un accord de paix entre Israël et les Palestiniens. "Nous avons modifié notre approche mais nous visons toujours un accord-cadre dans l'espace d'un an", a déclaré mercredi le porte parole du département d'Etat Philip Crowley.

Le processus de paix au Proche-Orient est plus que jamais au point mort depuis l'échec des efforts des Etats-Unis pour obtenir un gel de la colonisation juive dans les Territoires occupés. Mardi 7 décembre, après des semaines d'efforts vains, Washington a jeté l'éponge et abandonné l'idée du gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie, prétendant désormais se concentrer sur les "problèmes centraux" du conflit.

Cette nouvelle approche, qui tournait le dos à la stratégie énoncée par Barack Obama en septembre dernier, a déclenché la colère des Palestiniens qui ont accusé Israël d'avoir "refusé" de "donner une chance à la paix dans la région".

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui réclame un moratoire dans la colonisation avant de reprendre les pourparlers directs, a parlé mercredi de "crise difficile".

L'Union européenne a "regretté" mercredi le refus d'Israël d'accepter un gel de la colonisation en Cisjordanie, qui reste "illégale" et va "à l'encontre" des efforts de paix dans la région.

L'annonce américaine mal perçue
L'annonce mardi 7 décembre par Washington qu'il allait se concentrer sur "les problèmes centraux" du conflit israélo-palestinien, en abandonnant l'exigence d'un gel de la colonisation juive, a fait l'effet d'une douche froide. Les Palestiniens ont manifesté leur colère.

Saeb Erakat a appelé, en riposte aux "diktats" d'Israël , les Etats-Unis à reconnaître un Etat palestinien "dans ses frontières de 1967", l'une des alternatives aux pourparlers de paix brandies par l'Autorité palestinienne. "Le processus de paix est dans une impasse dangereuse" et "le sabotage par Israël des efforts américains place la région à un véritable tournant", a prévenu le principal négociateur palestinien, parti avec le président palestinien au Caire pour une rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak jeudi.

Les Américains ont cependant assuré mercredi "que leur position sur la colonisation n'(avait) pas changé et ne changera(it) pas".

Blocage depuis septembre
Les négociations, relancées le 2 septembre à Washington après 20 mois de blocage, sont suspendues depuis fin septembre, les Palestiniens refusant de les reprendre tant qu'Israël poursuit la colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.

L'un des émissaires Palestiniens, Yasse Abed Rabbo, qui s'est interrogé sur la capacité de Barack Obama à faire avancer les négociations, a indiqué que le processus de paix pourrait revenir au format de négociations indirectes sous médiation américaine. "Ce blocage a conduit l'administration américaine à choisir une autre méthode pour revenir à négocier indirectement sur les questions de statut final", a-t-il dit.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déploré mercredi qu'Israël "ne prenne pas en compte l'appel unifié de la communauté internationale" sur le gel de la colonisation, tout en soulignant que cela ne devait pas mettre un terme aux négociations de paix.

Le ballet diplomatique prévu à Washington revêt donc une importance capitale pour faire bouger les lignes.

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