Le président du Brésil, Lula et le Premier ministre turc M.Erdogan, défendent mordicus leur accord avec l'Iran
Ceux "qui critiquent cet accord sont jaloux. Parce que le Brésil et la Turquie se sont engagés et ont obtenu un succès diplomatique que certains pays ont tenté en vain de négocier pendant plusieurs années", a déclaré lundi M.Erdogan.
L'Iran est soupçonné de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil, ce qu'il dément.
L'accord obtenu par MM.Lula et Erdogan avec Téhéran prévoit l'échange en Turquie de 1.200 kilos d'uranium iranien enrichi à 3,5% contre 120 kilos de combustible à 20% remis par les grandes puissances et destiné au réacteur de recherche nucléaire à des fins médicales de Téhéran.
Le président brésilien, de son côté, a demandé à l'Agence Internationale d'Energie Atomique (AIEA) d'analyser avec "compréhension" l'accord tripartite sur l'enrichissement d'uranium iranien, en tenant compte du contexte politique.
Hillary Clinton ne mâche pas ses mots
Dans une déclaration les plus virulentes sur le sujet, Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américain, a affirmé: "Nous sommes en grave désaccord avec la diplomatie brésilienne vis-à-vis de l'Iran".
Malgré l'accord irano-brésilo-turc, les Etats-Unis ont rallié les autres puissances chargées du dossier (Chine, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) à un nouveau projet de sanctions contre Téhéran présenté au Conseil de sécurité de l'ONU le 18 mai.
La Turquie et le Brésil, membres non permanents du Conseil, s'y opposent.
"Nous pensons que faire gagner du temps à l'Iran, permettre à l'Iran d'ignorer l'unité internationale qui existe à propos de son programme nucléaire rend le monde plus dangereux et non moins" dangereux, a déclaré Mme Clinton jeudi à son homologue brésilien Celso Amorim.
Devant l'accueil très froid des grandes puissances à l'accord de Téhéran, Lula a affirmé: "Il est nécessaire que tout le monde dise s'il souhaite construire une possibilité de paix ou de conflit".
Ban Ki-moon pragmatique
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a estimé pour sa part que la crise était due en grande partie à "un sérieux manque de confiance" envers Téhéran, qui a annoncé après l'accord sa volonté de continuer à enrichir de l'uranium sur son sol.
"Ce serait d'une grande aide si l'Iran arrêtait d'enrichir de l'uranium à 20%", a-t-il déclaré après son arrivée Rio de Janeiro pour participer au IIIe Forum mondial de l'Alliance des civilisations.
D'un optimisme mesuré, il a ajouté que l'initiative turco-brésilienne était "peut-être un pas positif" en quête d'une solution négociée.
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