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Le président afghan a exprimé sa colère suite à l'une des récentes frappes de l'Otan ayant causé des pertes civiles

Hamid Karzaï a qualifié dimanche de "grave erreur" et de "meurtre" la mort samedi de 14 civils dans un raid aérien américain. Il a lancé "un dernier avertissement aux troupes et aux responsables américains" sommés de cesser les opérations "unilatérales".12 enfants et 2 femmes ont péri dans la province du Helmand (sud), selon les autorités locales.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Soldats de l'Otan en Afghanistan (archives) (AFP - Ed Jones)

Hamid Karzaï a qualifié dimanche de "grave erreur" et de "meurtre" la mort samedi de 14 civils dans un raid aérien américain. Il a lancé "un dernier avertissement aux troupes et aux responsables américains" sommés de cesser les opérations "unilatérales".

12 enfants et 2 femmes ont péri dans la province du Helmand (sud), selon les autorités locales.

Ce bombardement accidentel s'est produit dans le Helmand où des "marines" américains assiégés dans leur base par des insurgés ont réclamé un appui aérien de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), sous commandement de l'Otan. "La frappe aérienne de l'Isaf a touché deux habitations civiles. Malheureusement, 14 civils innocents ont été tués et six autres blessés", selon le gouverneur du Helmand qui a précisé que sept jeunes garçons, cinq filles et deux femmes avaient été tués.

Une autre frappe meurtrière de l'Otan dans le Nouristan
Par ailleurs, le 25 mai, 20 policiers afghans et 18 civils ont péri dans un raid aérien de l'Otan dans le nord-est, a révélé dimanche le gouverneur de la province du Nouristan.

D'intenses combats ont opposé le mercredi 25 mai les forces afghanes et de l'Otan, dont certaines avaient été héliportées, aux talibans qui menaçaient de s'emparer d'un district du Nouristan, une province montagneuse frontalière du Pakistan où la rébellion est implantée.

"Les policiers ont été tués par des tirs fratricides", a affirmé le gouverneur Jamalddin Badar, "les civils ont été tués parce qu'ils ont été confondus avec les talibans, vêtus d'habits civils et qui, à court de munitions, se sont réfugiés dans des habitations".

Concernant ces deux raids, la Force de l'Otan en Afghanistan (Isaf) a indiqué être "au courant" des différentes allégations et avoir envoyé une équipe d'enquêteurs, assurant que leurs conclusions seraient rendues publiques.

Neuf militaires de l'Otan tués jeudi
Neuf militaires de l'Otan ont péri jeudi en Afghanistan dont huit Américains. "Huit soldats de l'Isaf ont été tués par un engin explosif artisanal dans le sud de l'Afghanistan" jeudi, a annoncé la Force de l'Otan en Afghanistan (Isaf), sans plus de détails, actualisant un premier bilan de sept morts.

Le Pentagone avait indiqué plus tôt que les soldats tués dans l'explosion étaient américains. La Force de l'Otan n'a fourni aucun détail sur les circonstances de l'explosion et n'a pas communiqué non plus le nombre d'éventuels blessés.

L'événement le plus meurtrier pour l'Otan depuis le 27 avril
Cette explosion est l'événement le plus meurtrier pour l'Otan depuis le 27 avril. Huit militaires - dont plusieurs officiers - et un civil, tous américains et chargés de la formation de l'aviation afghane, avaient été abattus ce jour-là pour des raisons encore inconnues sur une base de Kaboul par un militaire afghan, ancien pilote de l'armée afghane.

Selon une source au sein de l'Isaf, ayant requis l'anonymat, les huit soldats tués jeudi ont péri dans les explosions successives de deux bombes artisanales dans le district - frontalier du Pakistan - de Shorabak, dans la province méridionale de Kandahar, fief historique des talibans. Les forces de l'Otan ont multiplié les opérations depuis deux ans dans cette province du sud afghan, considérée comme cruciale pour stabiliser le pays.

Le chef de la police des frontières dans la zone Sud, Tafseer Khan Khogyani, a indiqué à l'AFP que les soldats de l'Isaf patrouillaient conjointement avec la police afghane lors de l'explosion, et que deux policiers avaient également péri.

Les mines ou bombes artisanales, déclenchées par le passage des soldats, de véhicules, ou télécommandées à distance sont l'une des armes favorites des insurgés et la hantise des militaires en Afghanistan.

60% des pertes de l'Otan viennent d'engins artisanaux
Selon le site indépendant icasualties, presque 60% des pertes enregistrées depuis le début de l'année dans les rangs des forces internationales ont été causées par des engins artisanaux, qui font également de nombreuses victimes civiles.

Plus tôt dans la journée, jeudi, un militaire de l'Otan avait péri dans le crash, pour l'heure inexpliqué, d'un hélicoptère dans le sud-est du pays. L'Otan n'a, là encore, précisé ni le type d'appareil, ni la nationalité du militaire tué et n'a pas non plus révélé si la victime était un pilote ou un passager de l'hélicoptère, ni si le crash avait fait des blessés.

Les neuf décès de jeudi portent à au moins 200 le nombre de soldats étrangers tués dans le cadre des opérations en Afghanistan depuis début 2011, selon un bilan établi par l'AFP à partir du site icasualties.org.

2400 militaires étrangers tués en 10 ans
Plus de 2.400 militaires étrangers, dont plus de 1.500 Américains, ont été tués en bientôt dix ans de conflit en Afghanistan, selon le site internet. Environ 130.000 soldats de l'Isaf, aux deux-tiers américains, sont déployés en Afghanistan pour soutenir le gouvernement du président Hamid Karzaï face à l'insurrection menée par les talibans depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir par une coalition internationale fin 2001.

Les pertes ne cessent de croître depuis 2003
Les pertes au sein des troupes internationales ne cessent de croître depuis 2003, alors que les insurgés ont gagné du terrain ces dernières années. L'année 2010, au cours de laquelle 711 militaires de l'Otan ont été tués, a été la plus meurtrière pour les forces internationales depuis le début du conflit.

L'Otan doit entamer cet été le processus dit de "transition" qui vise à transmettre progressivement d'ici fin 2014 la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes sur l'ensemble du territoire afghan.

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