Le Premier ministre libanais Saad Hariri a rencontré vendredi son homologue turc à Ankara avant son retour à Beyrouth
Le président doit entamer lundi des consultations avec les groupes parlementaires pour nommer un nouveau Premier ministre, après la chute du gouvernement provoquée par la démission des ministres de l'alliance menée par le Hezbollah.
Le gouvernement libanais s'est effondré mercredi après la démission des ministres du mouvement chiite Hezbollah.
Dans l'entourage de Recep Tayyip Erdogan, on avait fait état dans un premier temps de la possibilité d'une conférence de presse conjointe, mais finalement les deux dirigeants ne se sont pas adressés aux journalistes qui attendaient la fin de leur entrevue. Saad Hariri a ensuite quitté Ankara à bord de son jet privé pour retourner à Beyrouth, après plusieurs jours d'absence.
Lors d'un discours devant des responsables de son Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), Recep Tayyip Erdogan a affirmé que la Turquie jouerait un "rôle actif" pour un dénouement pacifique de la crise gouvernementale au Liban.
Vendredi, l'ambassadrice des Etats-Unis au Liban Maura Connelly a appelé les forces politiques rivales du pays à "faire preuve de retenue", au moment où celles-ci sont engagées dans un bras de fer en vue de la nomination d'un nouveau Premier ministre.
Enquête de l'ONU sur l'assassinat de Rafic Hariri
L'annonce des démissions au sein du gouvernement libanais est intervenue au moment où Saad Hariri, alors en visite aux Etats-Unis, était reçu par le président américain Barack Obama. Ces départs sont survenus en pleine crise sur l'enquête de l'ONU liée à l'assassinat de l'ancien dirigeant libanais Rafic Hariri (le père de Saad), le 14 février 2005 à Beyrouth.
"Les ministres de l'opposition (...) présentent leur démission du gouvernement, en espérant que le président de la République (Michel Sleimane) prendra rapidement les mesures nécessaires pour former un nouveau gouvernement", a déclaré le ministre de l'Energie Gebrane Bassil, lors d'un point de presse à Rabyeh près de Beyrouth, entourés des ministres démissionnaires. Il s'agit de dix ministres du Hezbollah et de ses alliés.
Un onzième ministre, proche du président de la République, le ministre d'Etat Adnane Sayyed Hussein, a présenté sa démission juste après l'annonce de Gebrane Bassil, a rapporté l'Agence nationale d'information libanaise.
Le cabinet (30 ministres dans l'équipe Hariri) s'effrondre si plus d'un tiers de ses ministres (soit 11) se retirent, selon la Constitution.
Bras de fer avec le Hezbollah
Depuis des mois, un bras de fer opposait le camp de Saad Hariri, qui soutient le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), à celui du Hezbollah, qui accuse le tribunal, basé près de La Haye, d'être "politisé" et d'avoir basé son enquête sur de faux témoignages.
Le Hezbollah, le plus puissant mouvement armé au Liban, s'attend à ce que l'acte d'accusation du TSL, attendu prochainement, mette en cause certains de ses éléments, et a d'ores et déjà mis en garde contre toute tentative d'arrestation. Depuis des mois, il faisait pression sur Saad Hariri pour qu'il désavoue le tribunal.
Saad Hariri, Premier ministre libanais, a abrégé sa visite aux Etats-Unis pour regagner son pays via Paris. Selon un responsable libanais à Washington, le chef du gouvernement, qui doit s'entretenir avec le président Nicolas Sarkozy lors de son escale française, devrait ensuite être reçu à Beyrouth par le chef de l'Etat, le président Michel Souleïmane.
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