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Le plus important transfuge nord-coréen, Hwang Jang Yop, a été retrouvé mort dimanche, apparemment de mort naturelle

Agé de 87 ans, il s'est éteint à son domicile en Corée du Sud, sans doute frappé par une crise cardiaque. Les services de renseignement enquêtent sur l'hypothèse d'un assassinat.Il avait fait office de tuteur auprès de l'actuel dictateur de la Corée du Nord, Kim Jong Il, 68 ans, avant de faire défection lors d'une visite en Chine en 1997.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Hwang Jang Yop, qui avait fait défection en 1997 (AFP - Jewel SAMAD)

Agé de 87 ans, il s'est éteint à son domicile en Corée du Sud, sans doute frappé par une crise cardiaque. Les services de renseignement enquêtent sur l'hypothèse d'un assassinat.

Il avait fait office de tuteur auprès de l'actuel dictateur de la Corée du Nord, Kim Jong Il, 68 ans, avant de faire défection lors d'une visite en Chine en 1997.

Hwang Jang Yop était également considéré, avant sa défection, comme le principal idéologue de la dictature stalinienne. Son départ a fait de lui le plus important transfuge nord-coréen chez le frère ennemi du Sud.

Il vivait sous surveillance policière constante et avait reçu plusieurs menaces de mort.
Son lieu de résidence était tenu secret. Les premières informations de la chaîne de télévision sud-coréenne indiquaient qu'il habitait Séoul. Mais cette précision a été ensuite passée sous silence.

Hwang Jang Yop s'était réfugié en février 1997 à l'ambasade de Corée du Sud à Pékin où il avait demandé l'asile politique. L'affaire avait déclenché une crise diplomatique sans précédent. "Le régime totalitaire de Pyongyang, le plus fermé de la planète, n'était (...) pas disposé à voir ainsi s'évaporer l'un de ses dignitaires (classé au 24e rang de la hiérarchie nord-coréenne) et des dizaines d'agents de la sécurité d'Etat" avaient "été chargés de le récupérer", racontait alors Libération.

L'ancien transfuge vivait sous surveillance policière constante. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, un garde dormait à son domicile. Son logement ne semble pas avoir été fracturé. Une autopsie va être pratiquée.

Encore récemment, il avait reçu plusieurs menaces de mort. En avril, le site internet officiel de la Corée du Nord avait menacé de mort Hwang Jang-Yop en raison de ses critiques envers le régime stalinien lors de ses voyages aux Etats-Unis ou au Japon. "Vous ne devez pas oublier que les traitres ont toujours été massacrés à coups de couteaux", prévenait Uriminzokkiri, le site de Pyongyang.

En juillet, deux agents nord-coréens, qui s'étaient fait passer pour des fugitifs afin d'assassiner le dissident, avaient été condamnés à 10 ans de prison en Corée du Sud.

Cette mort survient alors qu'a eu lieu dimanche à Pyongyang une gigantesque parade militaire pour le 65e anniversaire de la fondation du parti communiste nord-coréen, en présence du dictateur Kim Jong Il, et de son fils et successeur présumé, Kim Jong Un.

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