Le navire français de la "flottille pour Gaza" était bloqué jeudi dans un port de Crète par les autorités grecques
Le Dignité Al-Karama, affrété par le collectif Un bateau pour Gaza, était le seul de la dizaine de navires à avoir réussi à partir pour livrer de l'aide au territoire palestinien sous blocus israélien.
Le bateau de 19 mètres transporte douze militants pro-palestiniens, dont l'ex-leader du Nouveau parti anticapitaliste Olivier Besancenot.
"Le bateau Dignité Al-Karama a été convoyé au port de Sitia, en Crète, par des gardes-côtes grecs après avoir été intercepté à quai dans un port voisin au moment où il faisait le plein", a déclaré à l'AFP une porte-parole des organisateurs, Claude Léostic.
"Les autorités interdisent au bateau de prendre le large sous différents prétextes administratifs", a-t-elle précisé, interrogée par téléphone de Paris.
Selon le bureau de presse de la police portuaire à Athènes, le bateau "est arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi au port de Sitia" et les autorités grecques "sont en train d'effectuer des contrôles".
Sous la pression d'Israël, qui a menacé d'utiliser la force contre la flottille, la Grèce interdit depuis vendredi le départ de tout bateau pour Gaza, invoquant la nécessité de "protéger les passagers".
Le Dignité Al-Karma ne se trouvait pas, comme les autres bateaux, au Pirée. Il avait réussi à tromper la vigilance des garde-côtes grecs et à appareiller.
Outre Olivier Besancenot, se trouvent sur ce bateau de plaisance une responsable du syndicat Sud et une eurodéputée écologiste, Nicole Kiil-Nielsen.
Le capitaine de l'Audacity of Hope relâché
Le capitaine américain d'un autre bateau de la flottille, l'américain Audacity of Hope, a été "relâché, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui sinon d'ordre administratif", à l'issue mardi de sa présentation devant un procureur du Pirée, le port d'Athènes, a indiqué à l'AFP une porte-parole du groupe, Jane Hirschmann.
Le capitaine, John Klusmire, avait été arrêté vendredi soir peu après la sortie de son bateau du Pirée, lors d'une tentative de braver l'interdiction d'appareiller pour Gaza imposée par la Grèce.
La Grèce justifie son interdiction
La Grèce a interdit depuis vendredi à tout bateau de partir vers Gaza, justifiant cette décision par la nécessité de "protéger les passagers" de la flottille pro-palestinienne comprenant une dizaine de bateaux. Israël a menacé à plusieurs reprises d'utiliser la force pour arrêter les bateaux de la flottille.
Pour calmer les militants de la flottille, le gouvernement grec a proposé d'acheminer lui-même l'aide pour Gaza "par les canaux existants".
Une dizaine de bateaux venant de différents pays devaient quitter la Grèce ces derniers jours mais en ont été empêchés.
La Grèce avait prévenu vendredi, sans préciser ses raisons, que les bateaux ne seraient pas autorisés à quitter ses ports. Elle a fini par expliquer dimanche avoir pris cette décision pour des raisons de sécurité, sur recommandation de l'Onu et de l'Union européenne.
Les militants propalestiniens ont accusé Athènes de contribuer au blocus israélien contre Gaza. Ils ont protesté après l'intervention contre le bateau américain Audacity of Hope vendredi. Un navire des garde-côtes grecs, avec des hommes armés et masqués à bord, l'a intercepté alors qu'il tentait de gagner le large malgré l'interdiction d'appareiller.
Dix bateaux et 300 militants pour Gaza
La nouvelle flottille pour Gaza rassemble quelque 300 militants pro-palestiniens originaires de 22 pays sur 10 bateaux, dont des députés français, suédois, norvégiens et espagnols, des artistes, des écrivains, parmi lesquels l'auteur de romans policiers suédois Henning Mankell, ainsi que 35 journalistes.
En mai 2010, une première flottille d'aide internationale avait tenté de s'approcher des côtes de la bande de Gaza. Elle avait été interceptée par des commandos israéliens qui avaient tué neuf militants sur le ferry turc Mavi Marmara, navire amiral de la petite armada.
Lire aussi:
>>
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.