Le gouvernement tunisien de transition, contesté par des milliers de manifestants, sera remanié jeudi
Attendu depuis plusieurs jours et annoncé mardi, le remaniement devrait être annoncé jeudi, a indiqué un porte-parole du gouvernement.
Ce remaniement est rendu nécessaire par la démission de 5 ministres - 3 syndicalistes, un oposant, un membre de l'ancien régime.
Ce gouvernement, formé le 17 janvier (trois jours après la fuite de Ben Ali), n'a jamais été accepté par la population, du fait de la présence de représentants de l'ère Ben Ali. Les ministres démissionnaires doivent être remplacés par des indépendants, selon une source proche du gouvernement, issue de l'opposition.
Certains ministres de l'ancienne équipe Ben Ali occupant des postes-clés sont prêts à démissionner mais les tractations achopperaient sur les noms de leurs éventuels remplaçants, à en croire cette source.
Le ministre des Affaires étrangères Kamel Morjane, qui occupait cette même fonction sous le régime Ben Ali, s'est dit "prêt à partir à n'importe quel moment" dans l'intérêt du pays, dans une interview à un journal tunisien. Les ministres issus de l'ancien parti au pouvoir, occupent actuellement les postes-clés de la Défense, de l'Intérieur, des Affaires étrangères et des Finances, et trois autres ministères.
Un appel aux détenus en cavale
Le ministre tunisien de la Justice Lazhar Karoui Chebbi a appelé mercredi 9.500 détenus qui se sont enfuis pendant la "révolution du jasmin", à retourner en prison.
"Il y avait 31.000 personnes détenues dans les prisons. Ceux qui se sont enfuis sont au nombre de 11.029. A la suite d'un premier appel que j'ai lancé sur les ondes radio, 1.532 détenus se sont rendus spontanément", a expliqué le ministre lors d'une conférence de presse.
Par ailleurs, Lazhar Karoui Chebbi a indiqué que 71 détenus avaient perdu la vie au cours du mois de soulèvement populaire ayant renversé le président Ben Ali et de ses suites, dont 48 dans l'incendie de la prison de Monastir.
Visite d'un émissaire américain: le message de Washington
En visite mardi à Tunis, Jeffrey Feltman, premier responsable occidental à se rendre en Tunisie depuis la chute le 14 janvier du président Ben Ali -qui était considéré comme un partenaire sûr à Washington et dans les capitales européennes, a appelé les pays du monde arabe à tirer les leçons de la "révolution du jasmin".
"Les défis qui se posent dans de grandes parties du monde, en particulier dans le monde arabe, sont les mêmes, et nous espérons que les gouvernements répondront aux aspirations politiques, sociales et économiques légitimes des peuples, particulièrement si elles s'expriment par des moyens légaux et pacifiques", a déclaré à la presse le secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche Orient.
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