Le Brésil n'achètera pas l'avion de combat français Rafale, croit savoir lepoint.fr, mais Paris se dit "confiant"
L'appareil français représente ""un héritage très lourd, un héritage à long terme pour le Brésil", aurait dit le président Luiz Inacio Lula de Silva, selon des propos rapportés par lepoint.fr. "Je pourrais signer et faire un accord avec la France, mais je ne le ferai pas", aurait-il ajouté.
Le gouvernement français a assuré qu'il restait "confiant".
"J'ai lu les propos rapportés par la presse de M. Lula, ça n'a pas été commenté (en Conseil des ministres, ndlr), nous sommes confiants", s'est borné à déclarer François Baroin, ministre du Budget et porte-Parole du gouvernement, en réponse à un journaliste qui lui demandait s'il était "encore confiant" dans les chances de voir la vente conclue. "Nous sommes confiants, pas +encore+ confiants, confiants, tout simplement", a-t-il insisté.
Dans un entretien accordé à TV Brasil et rapporté par l'agence de presse officielle Agencia Brasil, M. Lula a fait savoir mardi qu'il avait décidé de "ne pas conclure d'accord" avant la fin de son mandat le 31 décembre, avec la France pour l'achat de 36 exemplaires du Rafale, ainsi que Paris l'espérait.
Jamais vendu à l'étranger, le Rafale du constructeur français Dassault est en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l'américain Boeing et le Gripen NG du suédois Saab pour un marché estimé entre 4 et 7 milliards de dollars.
En dépit de son prix plus élevé et de la préférence manifestée par les militaires brésiliens pour ses concurrents, le chasseur français fait figure de favori en raison du transfert de technologie "sans restrictions" promis par Nicolas Sarkozy à son homologue brésilien.
MM. Lula et Sarkozy avaient annoncé en septembre 2009 que le Brésil avait décidé de mener des négociations exclusives avec Dassault mais le gouvernement brésilien avait ensuite reculé et assuré que la compétition restait ouverte.
Selon Le Point, le changement de personnes à la tête de l'Etat brésilien ne devrait pas modifier la donne. Motif: la nouvelle présidente Dilma Rousseff, qui va succéder à Lula, "doit faire face à de sérieux problèmes économiques ayant conduit à l'annonce de coupes budgétaires sévères dans tous les secteurs, sauf les programmes sociaux".
En France, on semblait jusque là plutôt optimiste sur l'issue des discussions avec les Brésiliens. "Compte tenu de l'étendue des transferts de technologie proposés et des garanties apportées par la partie française, le président Lula a annoncé la décision de la partie brésilienne d'engager des négociations pour l'acquisition de 36 avions de combat Rafale", affirmait ainsi le 7 septembre 2009 un communiqué commun des autorités françaises et brésiliennes.
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