La police s'attend à un bilan définitif d'environ 240 morts ou disparus. Cela en ferait la deuxième plus grave catastrophe naturelle de la Nouvelle-Zélande après le séisme de 1931 à Napier, qui avait tué 256 personnes.A 12h51 lundi (00h51 mardi à Paris), les cloches ont résonné à travers tout le pays."Nous nous souvenons de ceux qui sont morts pendant le tremblement de terre du 22 février", a déclaré Peter Beck, prêtre de la cathédrale anglicane de Christchurch, où 22 corps sont enfouis sous les ruines du clocher effondré.Les drapeaux ont été mis en berne dans tout le pays. Le Premier ministre John Key s'est recueilli au milieu du centre-ville, la partie la plus détruite de Christchurch. Les secouristes ont interrompu leurs tâches, retiré leur casque et baissé la tête. Ailleurs, les Néo-Zélandais se sont rassemblés dans les églises du pays.La plupart des disparus ont probablement péri dans l'immeuble de la Canterbury Television (CTV), touché par un incendie après s'être écroulé. L'immeuble abritait une école de langues fréquentée par de nombreux étudiants asiatiques, japonais et chinois.Les autorités néo-zélandaises ont promis à Pékin et Tokyo de mener une enquête approfondie pour comprendre comment cet immeuble, malgré les règlements antisismiques, a pu s'écrouler. "Il faudra apporter des réponses à ces questions", a déclaré le Ministre de l'Education, Stephen Joyce, après une rencontre avec les ambassadeurs de Chine et du Japon."Ce n'est pas une tragédie uniquement nationale, le séisme du 22 février a touché des gens dans le monde entier", a déclaré le Premier ministre John Key, alors que des Philippins, des Thaïlandais et Sud-Coréens figurent parmi les victimes présumées. Le chef du gouvernement a également lancé un appel à la solidarité pour collecter des fonds afin d'aider les victimes et à la reconstruction.La secousse de magnitude 6,3, selon l'Institut de géophysique américain (USGS), est la pire depuis 80 ans, suivie de répliques allant jusqu'à 5,6 d'intensité. Christchurch, ville de 400.000 habitants, avait déjà été touchée en septembre par un séisme de magnitude 7,1 sur l'échelle de Richter qui n'avait pas fait de victimes. Selon les assureurs, le coût du tremblement de terre de mardi pourrait dépasser 6 milliards.Un glacier s'est disloqué pendant le séismeUn bloc d'environ 30 millions de tonnes s'est détaché du glacier Tasman, situé à 150 km de Christchurch et le plus long du pays, quelques minutes après le violent tremblement de terre, ont indiqué des responsables du tourisme du parc national Aoraki Mount Cook (île du sud). Il est ensuite tombé dans le lac du même nom, soulevant des vagues de plus de trois mètres de haut, dans un fracas assourdissant, aux dires de témoins.Le bloc, long d'un kilomètre, s'est désintégré en plusieurs icebergs, dont certains mesurent 200 mètres de long et 50 mètres de hauteur au-dessus de la surface de l'eau. Ils occupent désormais un quart de la surface du lac ! On ignore encore si le détachement du gigantesque bloc de glace est directement lié au séisme. "Celui-ci a pu entraîner la chute du bloc. Mais de toute façon, la pointe du glacier était prête à se détacher", a-t-on indiqué au ministère pour la Protection de l'environnement.Zone sensibleLa Nouvelle-Zélande, située sur la Ceinture du feu, à la frontière des plaques tectoniques australienne et du Pacifique, enregistre jusqu'à 15.000 secousses par an. Le tremblement de terre le plus meurtrier depuis la tenue de statistiques avait fait 256 morts le 3 février 1931 dans la baie de Hawke, sur l'île du nord.