La tuerie d'Aurora relance les ventes d'armes et force Obama à sortir du silence
La fusillade d'Aurora a-t-elle réveillé l'inquiétude des
habitants du Colorado ? Alors qu'on apprend ce jeudi que James Holmes avait exposé son plan dans un carnet envoyé à un psychiatre, on a également appris que dans les jours qui ont suivi le drame, qui a fait douze
morts et 58 blessés, les ventes d'armes ont explosé dans l'Etat où ont eu lieu
les faits. En témoigne la hausse des demandes de vérifications de casier
judiciaire, la seule formalité nécessaire pour pouvoir acheter une arme : habituellement
les autorités reçoivent 700 demandes par jour. Vendredi juste après la
fusillade, ce chiffre s'était hissé à 1.216 demandes ; puis 1.247 pour la seule
journée de samedi. Au final, les ventes d'armes ont augmenté de 43% depuis la
fusillade.
Inquiétés par cette hausse, quatre élus démocrates ont tenu
une conférence de presse mercredi devant le Capitole, pour demander à Barack
Obama de renforcer la législation sur cette question. Ils demandent au moins
l'interdiction de la vente libre des fusils d'assaut et des chargeurs à forte
capacité, des armes utilisées par John Holmes pendant la fusillade.
Obama veut parvenir à "un consensus"
Le président américain est donc sorti de son silence à ce
sujet. Mais le droit à porter une arme, protégé par le Deuxième Amendement de
la Constitution américaine, est une question particulièrement sensible : Barack
Obama ne s'est donc pas aventuré à des propositions radicales. Il s'est
prudemment engagé à rechercher "un consensus " sur la réduction
des violences par armes à feu. "Toutes les trente-six heures, le nombre
de jeunes gens que nous perdons dans ces violences est approximativement le même
que le nombre de personnes que nous avons perdues dans ce cinéma" ,
a-t-il déclaré. Tout en insistant sur son adhésion au Deuxième Amendement : "Nous
reconnaissons les traditions de la possession d'arme qui font partie de notre
héritage national le plus cher".
Mitt Romney, l'adversaire républicain d'Obama dans la course
à la présidentielle, a quant à lui estimé qu'aucune loi n'aurait pu éviter la
tuerie d'Aurora. "Je ne pense pas que de nouvelles lois changeraient
quoi que ce soit" , a-t-il déclaré. A quelques mois du scrutin, aucun
des deux candidats n'a réellement intérêt à prendre position pour un contrôle
des armes à feu. En 2000, Al Gore, qui en avait fait l'un des thèmes de
campagne, avait été battu.
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