La rencontre entre B.Obama et le dalaï lama porte "gravement préjudice" aux relations sino-américaines, selon Pékin
Cette réunion "a grossièrement violé les normes présidant aux relations internationales et va à l'encontre des principes" définis dans les déclarations communes des deux pays, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
La Chine a convoqué l'ambassadeur des USA en Chine vendredi pour émettre une protestation formelle.
En dépit des protestations de Pékin, Barack Obama a reçu le dirigeant spirituel des Tibétains en exil. Il "a fait part de son fort soutien à la préservation de l'identité religieuse, culturelle et linguistique unique du Tibet et à la protection des droits humains des Tibétains au sein de la République populaire de Chine", a indiqué le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs. La rencontre à la Maison blanche n'a cependant pas été filmée et n'a pas eu lieu dans le bureau présidentiel.
Lors d'une apparition publique, le dalaï lama qui doit poursuivre sa visite pendant une semaine aux Etats-Unis, a confirmé que le président américain Barack Obama lui avait manifesté son "soutien".
Il a raconté vendredi que le président Obama lui avait remis une copie d'une lettre perdue qui lui avait été adressée en 1942 par l'ancien président américain Franklin Roosevelt.
Roosevelt, qui a dirigé les Etats-Unis entre 1933 et 1945, avait envoyé cette missive et une montre en or Rolex au futur chef suprême du bouddhisme tibétain, alors âgé de 7 ans, dans le cadre d'efforts visant à développer les relations diplomatiques le Tibet.
"A cette époque, mon seul intérêt était la montre envoyée en cadeau, pas la lettre", a plaisanté le dalaï lama, 74 ans, lors d'une cérémonie tenue en son honneur à Washington.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, a vivement dénoncé la rencontre, estimant qu'elle "violait grossièrement les normes basiques des relations internationales". L'action américaine va à l'encontre du fait que "le gouvernement des Etats-Unis reconnaît que le Tibet fait partie de la Chine et ne soutient pas l'indépendance du Tibet", a-t-il estimé dans un communiqué publié sur le site du ministère, en faisant part du "fort mécontentement et de l'opposition ferme de la Chine". Le porte-parole a enjoint Washington de "sérieusement considérer" la position chinoise", de "prendre des actions immédiates pour éliminer l'impact négatif" de la rencontre et "d'arrêter de laisser faire et soutenir (...) les forces séparatistes".
Le leader tibétain, qui s'est exilé en Inde en 1959, n'avait pas été reçu par Barack Obama lors d'un précédent passage aux Etats-Unis en octobre dernier, afin de ménager Pékin avant la première visite du président des Etats-Unis en Chine un mois plus tard. Cette concession avait valu au président américain les critiques des défenseurs des droits de l'homme.
Le porte-parole du dalaï lama Tenzin Taklha a jugé mardi que la rencontre entre Barack Obama et le chef spirituel tibétain enverrait "un signal fort" à la Chine montrant que l'heure est venue de résoudre la question du Tibet. Il a écarté les mises en garde chinoises, les qualifiant "de routine rhétorique".
Graphique animé présentant les dates-clés du dalaï lama et celles qui ont marqué le Tibet.
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