La Palestine nouvel État observateur de l'ONU : joie et réactions
C'est un vote historique. L'ONU
vient d'accorder à la Palestine le statut d'État observateur, en dépit de
l'opposition des Etats-Unis et d'Israël. Ce vote, acquis à une large majorité
de 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions, fait de "l'entité"
palestinienne un "État observateur non membre", reconnaissant
implicitement la Palestine comme un État souverain.
Peu avant le vote, le
président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait réclamé à
l'Assemblée générale des Nations Unies d'accorder "un certificat de
naissance" à la Palestine. Selon lui, ce vote constitue "la dernière
chance de sauver la solution à deux États" , Israël et un État palestinien.
Il a également promis de tenter de ranimer les négociations de paix avec Israël.
Une victoire majeure pour les Palestiniens
Mahmoud Abbas a également fait plusieurs références à "l'agression israélienne" à Gaza, une semaine après la conclusion d'un cessez-le-feu entre le Hamas – qui contrôle le territoire – et Israël.
Cette nouvelle stature internationale est une victoire diplomatique majeure pour les Palestiniens. Ils vont désormais avoir accès à des agences de l'ONU et des traités internationaux. Désormais, les Palestiniens pourraient saisir la Cour pénale internationale et y porter plainte contre Israël. Une hypothèse évoquée par des responsables palestiniens.
Par ailleurs, ce vote a été salué par des tirs en l'air et des acclamations de la foule à Ramallah, en Cisjordanie.
Vote "contre-productif" selon les États-Unis
Israël et les États-Unis ont vivement réagi à ce vote, ils avaient appelé à rejeter la demande palestinienne. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ainsi dénoncé un discours "diffamatoire et venimeux" de Mahmoud Abbas. Selon Benjamin Netanyahu, la décision de l'ONU ne changera rien sur le terrain : "Il n'y aura pas d'État palestinien sans arrangements garantissant la sécurité des citoyens d'Israël" .
De leur côté, les États-Unis ont immédiatement réagi à travers la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. Elle a jugé ce vote "fâcheux et contre-productif". Selon Hillary Clinton, "cette résolution pose davantage d'obstacles sur le chemin de la paix".
L'Europe divisée
Si l'Europe a massivement voté pour cette résolution, comme la France, l'Italie ou l'Espagne, certains pays se sont abstenus à l'image de l'Allemagne ou du Royaume-Uni. Immédiatement après le vote, François Hollande a appelé à la reprise des négociations "sans conditions" entre Israël et l'Autorité Palestinienne.
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