La France a-t-elle payé pour obtenir la libération des otages enlevés au Niger ?
"Il y a deux ans, Aqmi a pris des Français en otages dans une mine
d'uranium au nord du Niger, et pour faire libérer ces otages la France a payé une rançon d'environ 17 millions de dollars ", déclare dans cette interview Vicki J. Huddleston. Et l'ancienne ambassadrice des Etats-Unis à Bamako explique que "les rançons, comme toutes les rançons, ont été payées indirectement. Elles ont terminé entre les mains du gouvernement malien et ensuite elles sont retournées, du moins une partie, aux salafistes".
Des propos démentis ensuite par Claude Guéant qui était secrétaire général de la présidence française jusqu'en février 2011 :
"Ce n'est pas parce qu'une ancienne ambassadrice des Etats-Unis déclare ce qu'elle vient de déclarer que c'est la vérité. Je maintiens que la France, l'Etat français, n'a jamais payé pour la libération d'otages".
Le fait que Claude Guéant insiste ainsi sur l'Etat français laisse la
place au paiement d'une rançon, par exemple, par le groupe nucléaire
français Areva. Dans un livre paru au début de 2012, Serge Daniel, le correspondant à Bamako de Radio France internationale et de l'Agence France-Presse, avait écrit que deux sociétés françaises ont payé "13 millions d'euros" pour libérer des Français.
"La France n'envisage pas de solution financière "
François Hollande a déclaré vendredi après-midi, en marge du
sommet européen à Bruxelles, qu'il n'avait "pas d'informations sur la
période antérieure " et qu'il n'avait donc "pas de commentaires à faire ". Il a
ajouté que la France "n'envisage pas de solution financière à la question des
otages du Sahel ". "Nous sommes dans la recherche de contacts. Mais il n'y a pas de questions financières qui puissent être évoquées " pour obtenir la libération des
otages, a déclaré François Hollande, en précisant que son gouvernement faisait "tout pour libérer (nos) concitoyens ".
Roland Jacquard, le directeur de l'observatoire international du terrorisme, accueille lui ces révélations américaines avec beaucoup de prudence.
Les quatre otages qui seraient concernés ont été enlevés sur le site
d'Arlit au Niger le 16 septembre 2010. Au départ ils étaient cinq mais la Française Françoise Larribe a été libérée en février 2011.
A ce moment-là, il avait déjà été question du versement d'une rançon. Un mois
plus tard, en mars 2011 , la demande d'un
paiement de 90 millions d'euros avait été officiellement rejetée par le
ministre des Affaires étrangères de l'époque, Alain Juppé.
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