L'Union européenne est unanime à demander le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi
L'UE considère en même temps comme un interlocuteur politique le Conseil national de transition libyen, constitué par l'opposition en Libye, a déclaré vendredi Nicolas Sarkozy.
Le Conseil européen, qui tenait vendredi une réunion extraordinaire à Bruxelles sur la crise libyenne, salue et encourage l'action de cet organe
Le Conseil et l'UE examineront "toutes les options nécessaires" pour protéger les populations civiles en Libye, s'il y a un besoin "démontrable", une base juridique (une décision de l'ONU) et un soutien régional (Ligue arabe et Union africaine), a poursuivi le chef de l'Etat.
Il ne s'agit pas que d'options diplomatiques, a dit Nicolas Sarkozy, sans préciser quelles pourraient être d'éventuelles options militaires.
L'Union européenne permettra l'accès des opérateurs humanitaires à des zones humanitaires, dans un premier temps en Tunisie et en Egypte, ultérieurement en Libye, a-t-il ajouté.
L'Union européenne, la Ligue arabe et l'Union africaine vont tenir un sommet tripartite sur la crise libyenne "dans les prochaines semaines", a d'autre part annoncé le président français.
Les ministres des Affaires étrangères du G8 se réuniront lundi et mardi à Paris pour examiner la réponse internationale à la crise en Libye.
Sarkozy pour des frappes en Libye
Le Royaume-Uni et la France envisagent des frappes ciblées en Libye afin d'empêcher Mouammar Kadhafi d'utiliser des armes chimiques ou son aviation contre ses opposants
Le président français a souhaité devant le Conseil européen extraordinaire que l'Europe exige le départ du dirigeant libyen et rejoigne la France dans sa reconnaissance du Conseil national de transition constitué par ses adversaires.
"La France demande à l'Europe (...) de reconnaître les autorités libyennes telles qu'elles se sont exprimées dans ce conseil de l'opposition libyenne", a dit Nicolas Sarkozy. Rien ne serait pire qu'un pays qui se retrouverait dans la situation que la Somalie a connue, "sans dirigeants et sans représentants", a-t-il expliqué.
Alors que les forces loyales à Mouammar Kadhafi semblent reprendre du terrain, il a redit que la France était "très réservée" vis-à-vis d'une intervention militaire, en particulier de l'Otan "car les révolutions arabes appartiennent aux arabes".
En revanche, Britanniques et Français sont prêts à envisager "des actions ciblées purement défensives au seul cas où M. Kadhafi ferait usage d'armes chimiques ou de l'aviation contre des populations qui manifestent sans violence", a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy a énuméré les conditions "expresses" dans lesquelles ces frappes pourraient être effectuées : il faut que "les Nations unies le souhaitent, que la Ligue arabe l'accepte et que les autorités libyennes que nous souhaitons voir reconnues le désirent", a-t-il dit.
Du côté français, on juge trop compliqué et trop lourd à mettre en oeuvre le scénario d'une zone d'exclusion aérienne, tant en termes de délais que de forces à mobiliser. D'où l'insistance de Nicolas Sarkozy en faveur de frappes ciblées, plus simples et plus rapides à mettre en oeuvre.
La France souhaite en outre l'implication de pays de la région, africains et arabes - au moins un soutien, voire une participation - afin de donner le maximum de légitimité à ces actions, ce qui ne serait pas le cas d'une opération sous parapluie Otan comme en Afghanistan.
Paris propose enfin la création de zones humanitaires en Afrique du Nord pour gérer les dizaines de milliers de personnes déplacées par les événements, a ajouté Nicolas Sarkozy.
L'UE veut protéger la population
Les dirigeants européens ont décidé vendredi d'étudier "toutes les options" possibles pour "protéger la population civile" de Libye, à condition qu'il y ait une base juridique "claire" et un soutien dans la région, a annoncé le président de l'UE Herman Van Rompuy.
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