L'UE s'inquiète de rapports sur des fraudes
L'UE s'est dite préoccupée samedi par les échos de fraudes ayant entaché les scrutins présidentiel et provinciaux jeudiL'UE s'est dite préoccupée samedi par les échos de fraudes ayant entaché les scrutins présidentiel et provinciaux jeudi
"L'UE prend note avec préoccupation de rapports faisant état d'irrégularités et de fraude", a indiqué la présidence suédoise de l'Union européenne.
Un peu plus tôt, le chef de la mission d'observation de l'UE Philippe Morillon, plus positif, avait évoqué des élections "bonnes et équitables", mais "pas libres" partout.
"Les élections n'ont pas été libres dans certaines parties du pays en raison de la terreur en vigueur" dans ces régions, a déclaré Philippe Morillon samedi matin à Kaboul.
Le camp d'Abdullah Abdullah, le principal rival du président sortant Hamid Karzaï, a dénoncé des fraudes au cours des élections présidentielle et provinciales de jeudi.
Alors que des résultats affinés des élections afgahnes sont censés tomber samedi, deux camps revendiquaient dès vendredi la victoire. Le directeur de campagne du président sortant Hamid Karzaï a affirmé vendredi matin que son candidat avait remporté la présidentielle. L'équipe de son principal rival Abdullah Abdullah a fait de même, revendiquant "63%" des voix contre "31%" pour Karzaï. La Commission de l'UE a "encouragé tous les candidats" à éviter les "annonces prématurées".
Le président américain Barack Obama a estimé vendredi que les élections présidentielle et provinciales de jeudi en Afghanistan avaient été "un important pas en avant" et a promis le soutien des Etats-Unis au nouveau gouvernement.
L'Afghanistan a voté jeudi pour la seconde élection présidentielle de son histoire. Des élections provinciales se tenaient simultanément. La Commission électorale afghane n'a confirmé aucune des annonces des candidats, fondées sur des résultats partiels, soulignant qu'il était trop tôt pour proclamer un résultat, dont l'annonce officielle est attendue le 17 septembre.
Adrian Edwards, porte-parole de la mission de l'Onu en Afghanistan, très impliquée dans l'organisation des élections, a également appelé à la patience. "Il n'y a aucun résultat tant que la Commission électorale n'a pas annoncé de résultat. Le reste n'est que spéculation."
Le dépouillement du scrutin présidentiel est achevé et la participation pourrait tourner autour de 40 à 50%, selon la Commission. Le taux d'abstention officiel devrait être rendu public d'ici 3 à 4 jours. C'est un enjeu essentiel pour la légitimité du pouvoir dans ce pays en guerre depuis plus de 30 ans et placé sous la protection de quelque 100.000 soldats des forces internationales.
Les talibans avaient juré d'attaquer les bureaux de vote, mais les violences sont restées relativement limitées.
Une trentaine de morts dans des violences jeudi
Trois soldats américains ont été tués jeudi dans des attaques le jour du scrutin, selon la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) et l'US Army. Un peu plus tôt, Londres avait annoncé que deux soldats britanniques avaient été tués en Afghanistan le même jour. Jeudi, le gouvernement afghan avait déjà recensé de son côté quelque 135 attaques rebelles ayant fait 26 morts (9 civils, 9 policiers et 8 soldats). Parmi les cas notables de violence, 30 rebelles qui ont attaqué la petite ville de Baghlan (nord) auraient été tués, selon les autorités locales. Et des talibans ont incendié trois bureaux de vote dans l'ouest, le feu ayant détruit les bulletins qui étaient déjà dans les urnes. Les 64.000 soldats de la force multinationale de l'Otan en Afghanistan étaient chargés de sécuriser les scrutins avec 36.000 Américains et 200.000 policiers et soldats afghans. Un soldat étranger, un Américain, a été tué dans la journée, par une attaque rebelle dans l'est.Résultats définitifs le 17 septembre
Les résultats définitifs du scrutin présidentiel, qui se déroulait en même temps que les élections provinciales, doivent être annoncés le 17 septembre mais des résultats partiels devraient donner la tendance bien avant.Le président sortant Hamid Karzaï a félicité son peuple pour avoir "osé défier les roquettes, les bombes et les intimidations pour voter". "C'est magnifique", a-t-il ajouté. Porté au pouvoir à la fin 2001 avec le soutien de Washington, puis élu en 2004, Hamid Karzaï pourrait, selon les analystes, être contraint à disputer un second tour face à son ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah.
L'Occident s'est félicité jeudi de la tenue et du déroulement de ces élections. Le président américain Barack Obama a estimé jeudi que ces élections semblent avoir été un "succès" tandis que la France, par la voix de Bernard Kouchner, a parlé de leur tenue "dans des conditions acceptables".
Deuxième élection présidentielle en Afghanistan
Le président sortant Hamid Karzai était donné favori pour la seconde élection présidentielle de l'histoire afghane, mais la campagne dynamique de l'ex-ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah pourrait provoquer un second tour.Quelque 17 millions d'Afghans étaient appelés à se rendre dans les 7000 bureaux de vote où se tenaient également des élections provinciales, protégés par 300.000 policiers et soldats afghans et étrangers. Depuis deux mois, les Afghans ont assisté à la première véritable campagne électorale nationale dans leur pays, les principaux candidats ayant multiplié déplacements et meetings de campagne, devant des foules parfois très nombreuses (10.000, voire 15.000 personnes) et enthousiastes.
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