L'Otan apporte son soutien à la Turquie face à Daech
La réunion d'urgence convoquée à Buxelles à la demande de la Turquie a duré 90 minutes mardi. Le temps pour les pays membres de l'Otan d'apporter leur soutien politique à Ankara dans sa lutte contre les insurgés en Syrie et en Irak. Depuis vendredi, la Turquie s'est en effet lancée avec force dans la lutte contre Daech en Syrie, mais aussi contre le PKK en Irak, en réaction à l'attentat-suicide qui a fait 32 morts le 20 juillet dans la ville turque DE Suruç, près de la frontière syrienne.
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"Nous sommes tous unis dans la condamnation du terrorisme, en solidarité avec la Turquie ", a déclaré lors d'une conférence de presse le général de l'Otan, Jens Stoltenberg, à l'issue de cette réunion. "Nous condamnons fermement les attaques terroristes contre la Turquie et présentons nos condoléances au gouvernement turc et aux familles des victimes de Suruç et d'autres attentats contre des policiers et des militaire s", précise le communiqué du Conseil de l'Atlantique Nord.
"Un recours proportionné à la force militaire" contre les Kurdes
Mais certaines capitales européennes redoutent que le président turc Recep Tayyip Erdogan ne se serve de la lutte engagée contre Daech pour bombarder des groupes kurdes qu'il qualifie de menace contre l'intégrité de l'Etat turc. D'après un responsable de l'Otan présent à la réunion, plusieurs nations en ont appelé à "un recours proportionné à la force militaire " dans les opérations menées contre des séparatistes kurdes.
D'autant qu'en Syrie, les Kurdes sont alliés de la coalition internationale contre les djihadistes de Daech. "Il faut faire attention à ne pas confondre les cibles ", a mis en garde de son côté le président François Hollande après s'être entretenu au téléphone lundi avec le président turc.
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"Impossible" de poursuivre le processus de paix selon Erdogan
Les alliés européens ont indiqué que la décision d'Ankara de bombarder des camps du PKK en Irak était justifiée. Mais ils ont indiqué dans le même temps qu'ils ne souhaitaient pas qu'Erdogan abandonne le processus de paix qu'il a initié en 2012 pour tenter d'en finir avec une insurrection à l'origine de la mort de 40.000 personnes en Turquie depuis 1984.
De son côté, tenant une conférence de presse à Ankara au moment où les ambassadeurs de l'Otan se réunissaient à Bruxelles, le président Erdogan a jugé "impossible " de poursuivre le processus de paix avec les séparatistes kurdes "qui menacent notre unité nationale ". Le porte-parole de son parti a déclaré par la suite que le processus de paix pourrait se poursuivre si les "éléments terroristes " déposent les armes et quittent le pays.
Mardi des avions de l'armée de l'air turque ont bombardé des rebelles du PKK sur le territoire turc, dans la province de Sirnak (sud-est), dans les montagnes qui séparent la Turquie de l'Irak, pour venir en aide à une unité de gendarmerie prise sous le feu du PKK, selon l'état-major turc.
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