L'Iran contesté au sommet des Non-Alignés de Téhéran
Echanges à boulets rouges lors de cette première journée du
16e Sommet des Non-Alignés : dès l'ouverture, les premières attaques
contre l'ONU sont venues d'Ali Khamenei, guide suprême de la République
islamique d'Iran. Le pays doit assurer, pendant les trois années à venir, la
présidence de ce sommet destiné à composer une force d'opposition aux
puissances occidentales.
Raideur dans les échanges Iran-Onu
L'ayatollah Khamenei a dénoncé la "dictature
manifeste " du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a condamné Téhéran à six
reprises depuis 2006 pour son programme nucléaire controversé. En face, la réponse du secrétaire général de l'ONU ne s'est pas fait
attendre : Ban Ki-moon, quelques minutes plus tard, a appelé Téhéran à se "conformer
totalement " aux résolutions du Conseil de Sécurité, et à "coopérer
pleinement " avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)
pour clarifier ses intentions quant à son programme nucléaire.
Au passage, Ban Ki-Moon a également vigoureusement dénoncé la rhétorique "raciste " du Guide iranien et du
président Mahmoud Ahmadinejad -présents dans la salle- qui appellent régulièrement à la
destruction d'Israël ou nient la réalité de l'Holocauste.
La délégation syrienne quitte la salle
L'autre coup d'éclat du jour a résidé dans l'intervention de
Mohamed Morsi, premier président égyptien à se rendre en Iran depuis 1979, date
de la rupture des relations entre les deux pays. Ce dernier a vertement
tancé le gouvernement de Bachar al-Assad dans la crise syrienne, comparée
par Morsi avec celle qui a balayé l'Egypte en mars 2011.
"Notre solidarité avec la lutte que mènent les Syriens
contre un régime oppressif, qui a perdu sa légitimité, est un devoir moral, et
une nécessité politique et stratégique" (Mohammed Morsi, ce jeudi à la
tribune du Sommet des Non-Alignés)
Des propos qui ont immédiatement suscité une réaction de la
délégation syrienne, qui a quitté la salle en signe de protestation. Les repérsentants syriens ont estimé que le discours du président égyptien est une "ingérence dans les
affaires intérieures syriennes et (...) une incitation à la poursuite du bain
de sang en Syrie ", selon le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem.
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