L'homme d'affaires milliardaire, élu le 17 janvier, est devenu jeudi à 60 ans le nouveau président du Chili
Sebastian Pinera met fin à 20 ans de domination du centre-gauche sur la vie politique du pays. L'investiture s'est faite dans un climat de secousses sismiques.
Il succède à la socialiste Michelle Bachelet, partie sur une popularité record (84%) grâce à son action sociale, ses mesures pour les femmes, la famille, la justice et les droits de l'Homme.
Sébastian Pinera a prêté serment au Parlement de Valparaiso, à 120 km à l'ouest de Santiago, moins d'une demi-heure après une secousse de magnitude 7.2 qui a semé un début de panique parmi les personnalités assistant à la cérémonie. Sept chefs d'Etat latino-américains avaient fait le déplacement.
Plus de 268 répliques ont été ressenties depuis le séisme de magnitude 8,8 du 27 février, qui avait été suivi de trois vagues de tsumami, faisant 497 morts identifiés et des centaines de disparus, selon les dernières données officielles.
Premier déplacement, première annonce
Sebastian Pinera, qui hérite d'une gigantesque entreprise de reconstruction dans des régions entières du pays, sinistré par le séisme et le tsunami du 27 février, a effectué jeudi son premier déplacement, quelques heures après son investiture à Valparaiso, siège du Parlement, dans les décombres de Constitucion, ville du littoral ravagée par trois vagues géantes.
Il a annoncé notamment l'octroi d'une prime -équivalente à 80 dollars- à 4,2 millions d'enfants de foyers dans le besoin, première mesure concrète censée aider des sinitrés du séisme et du tsunami du 27 février. Il a appelé les Chiliens à "sécher leurs larmes" et à reconstruire "pierre par pierre, brique par brique" ce qui a été détruit par la catastrophe.
Avant le séisme, Pinera devait prendre les rênes du Chili au moment où l'économie de ce champion de la croissance en Amérique latine rebondissait après 12 mois de récession, et alors que le pays venait d'adhérer au club d'Etats riches qu'est l'Organisation de coopération et de développement économiques. Les prévisions donnaient une croissance de 4,5% en 2010, adossée au cuivre, dont le Chili est le premier producteur mondial.
La présidente sortante Michelle Bachelet, dans une allocution d'adieu aux Chiliens, a lancé mercredi un plaidoyer pour la protection sociale, rendant hommage à 20 ans de gouvernements de centre-gauche, qui ont rendu le Chili "plus juste et solidaire". Entourée de ses ministres, celle qui a été la première femme présidente du Chili a délivré une allocution télévisée nostalgique, mais brève, consacrée en grande partie au sinistre. Elle a estimé que "les tâches plus urgentes sont résolues", mais appelé "tous les Chiliens à participer à la reconstruction".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.