C'est une véritable surprise et un grand soulagement pour elle et sa famille. "Je vais très bien, je suis contente d'être sortie, enfin ! "Ce sont les premiers mots de l'étudiante franco-turque qui semble en bonne santé. "Au début c'était un peu dur de s'habituer [prison ndlr], mais ils étaient gentils [gardiens ndlr] " a t-elle ajouté.Lundi après-midi, Sévil Sévimli a été libérée avec trois autres camarades, incarcérés eux aussi depuis trois mois. Les autorités turques les accusaient d'entretenirdes liens avec un groupe clandestin de gauche, après leur participation au défilédu 1er mai à Istanbul et à un concert du groupe "Yorum", engagé à gauche. "On ne me reproche que des trucs légaux, il n'y a rien d'illégaldans tout ce que j'ai fait. Ce que j'ai fait est totalement démocratique".En ce moment, Sévil Sévimli est à Eskisehir avec sa mère, sonpetit frère et sa soeur, mais "on m'a demandé de ne pas sortir de la ville et de ne passortir de la Turquie [...] jusqu'au 26 septembre. Je dois attendre le procès " regrette l'étudiante.Mais le combat n'est pas terminé : "Il y a encore 700 personnes en prison, on leur reproche lesmêmes faits que moi [...] Je vais faire au mieux pour qu'ils sortent aussi" .Sevil Sevimli, née en France de parents turcs, détient la doublenationalité, une particularité non reconnue par Ankara qui la considéraitcomme Turque. Elle encourait de 12 à 20 ans de prison. Etudiante en licenceinformation-communication à l'université Lyon II, elle effectuait un échangeErasmus en Turquie.La mobilisation en sa faveur avait été importanteen France. Son comité de soutien avait reçu en quelques jours 13.000 signatures et avait été envoyée au ministre desAffaires étrangères Laurent Fabius et à la ministre du Droit des femmes, NajatVallaud-Belkacem, pour réclamer l'interventiondu gouvernement français.