Le rapt des sept Français au Cameroun mardi n'a pas encore été publiquementrevendiqué mais Paris pointe du doigt la secte islamiste Boko Haram. Ansaru,"filiale" de la secte islamiste nigériane, a en effet déjà fait un lien avecl'intervention française pour justifier l'enlèvement d'employés étrangers leweek-end dernier au Nigeria. Son communiqué évoquait "des transgressionset des atrocités commises envers la religion d'Allah (...) par les payseuropéens dans plusieurs endroits dont l'Afghanistan et le Mali ". Ansaruavait également cité le soutien de la France à l'intervention armée enpréparation au Mali pour justifier l'enlèvement du Français Francis Collomp endécembre dernier au Nigeria.Le gouvernement refuse de faire le lienPour autant, "le lien n'est pas établi à l'heureactuelle ", a assuré Jean-Yves Le Drian mercredi sur France 2. Pour le ministre de laDéfense, seule "la méthode est similaire " entre les différentsgroupes islamistes du Sahel. "Ce sont des groupes qui se réclament du mêmefondamentalisme, qui ont les mêmes méthodes que ce soit au Mali, en Somalie ouau Nigeria ".Lundi déjà, François Hollande avait déjà rejeté l'idée d'unlien direct entre l'intervention militaire française au Mali et la prised'otages au Cameroun. Pourtant, le chef de l'Etat avait déjà fait un parallèle entre les groupes présents au Mali et les islamistes nigérians.Un moyen de peser dans une guerre asymétriqueMais les experts, eux, sont beaucoup plus affirmatifs. Si"les enlèvements d'otages dans la zone saharo-sahélienne commencent bienavant l'intervention au Mali (...), les risques sont de plus en plus importantsdans des zones qui peuvent aller du Sénégal au Cameroun ", d'après PhilippeHugon. Pour le directeur de recherche à l'Iris, "prendre en otages etfaire des attentats suicides sont les deux seuls moyens des différentsdjihadistes " dans le cadre d'une guerre asymétrique, comme celle menée parla France au Mali. A lire aussi > Quinze otages français retenus dans le monde