L'Egypte adopte un projet de Constitution, sans vrai changement
Le projet de Constitution pouvait
être un nouveau départ, c'est en fait un statut quo. Ce dimanche, le contenu de
la nouvelle Constitution a été adopté par le comité de 50 personnes qui l'a
rédigé (et qui a été nommé par le gouvernement dirigé par l'armée). Le texte doit
maintenant être validé par référendum.
Les révolutionnaires avaient notamment demandé la
suppression de la justice martiale (tribunaux militaires qui jugent des civils),
mais le texte prévoit son maintien. Le projet consolide le pouvoir intouchable
de l'armée, qui a destitué le président Morsi en juillet dernier. L'article le plus
polémique autorise les militaires à juger des civils "en cas d'attaque
directe contre les forces armées " et leurs "équipements ".
Inverser le calendrier
Le projet de Constitution prévoit que ni le
Parlement ni le gouvernement n'auront de droit de regard sur le budget de l'armée,
comme c'est déjà le cas depuis une quarantaine d'années.
Le texte donne également la
possibilité d'inverser le calendrier électoral. Le pouvoir aurait le droit d'organiser
un scrutin présidentiel avant des élections législatives, contrairement à la
feuille de route fixée par l'armée elle-même après le renversement de Mohamed
Morsi.
Dimanche, au moment du vote
du projet de Constitution, 2.000 étudiants pro-Morsi se sont rassemblés place
Tahrir. Les forces de l'ordre les ont dispersées. Les tensions restent vives au
Caire, notamment après la mort récente d'un étudiant. Il a été tué par la
police après une collision entre leurs véhicules.
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