L'Egypte a promis de protéger les ambassades après les incidents qui ont visé l'ambassade d'Israël au Caire
Les heurts ont éclaté après l'arrivée de renforts policiers pour tenter de disperser les manifestants qui attaquaient l'immeuble abritant l'ambassade d'Israël.
"Nous sommes engagés à préserver la paix avec l'Egypte, ce qui est dans l'intérêt de l'Egypte et d'Israël", a réagi M. Netanyahu samedi soir.
Israël a rapatrié samedi son ambassadeur en Egypte après l'attaque dans la nuit du bâtiment abritant sa représentation diplomatique au Caire par une foule de manifestants.
L'Etat hébreu maintient tout de même un diplomate en poste en Egypte , premier pays arabe à avoir signé la paix avec lui en 1979.
L'Etat hébreu a demandé l'assistance des Etats-Unis pour assurer la protection de sa représentation diplomatique dans la capitale égyptienne. De son côté, le président américain, Barack Obama, a exprimé sa "grande inquiétude" et sommé les autorités égyptiennes de protéger l'ambassade.
Des manifestants, réunis vendredi soir place Tahrir pour exiger une accélération du processus de transition après le renversement d'Hosni Moubarak en février, ont convergé vers l'immeuble abritant la représentation diplomatique d'Israël. Ils en ont saccagé le hall et ont jeté au sol des documents et le drapeau israélien.
La police a tiré des coups de feu en l'air et usé de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule, qui a aussi incendié des pneus sur la chaussée et mis le feu à au moins quatre véhicules près de l'ambassade, située dans des étages élevés d'un immeuble résidentiel donnant sur le Nil. Selon le ministère de la Santé, trois personnes ont été tuées et 1.049 autres blessées dans des affrontements entre les manifestants et la police.
Relations tendues
Les relations entre l'Egypte et l'Etat hébreu sont entrées dans une zone de turbulences après la chute, en février 2011, du président Hosni Moubarak. Les tensions se sont accrues après la mort de cinq policiers égyptiens tués alors que les forces israéliennes poursuivaient des auteurs présumés d'attaques dans le secteur d'Eilat, dans le sud d'Israël, près de la frontière avec l'Egypte, le 18 août. Attaques au cours desquelles huit Israéliens avaient été tués. Le Caire avait menacé de retirer son ambassadeur en Israël si les autorités israéliennes ne présentaient pas d'excuses.
Celles-ci s'y sont refusées affirmant qu'une enquête sur les circonstances de la mort des gardes-frontières était en cours. "Ces actions montrent l'état de colère et de frustration que les jeunes révolutionnaires égyptiens éprouvent à l'égard d'Israël en particulier depuis les récentes attaques israéliennes sur la frontière égyptienne", a expliqué l'analyste politique Nabil Abdel Fattah. L'Egypte est le premier pays arabe à avoir signé un accord de paix avec l'Etat hébreu, en 1979.
Symbole de la paix conclu avec le premier pays arabe à avoir Israël, l'ambassade cristallise la colère d'une grande partie de l'opinion égyptienne depuis le début du "printemps arabe".
"La relation était [déjà] glaciale entre les sociétés des deux pays. Cela bougera quand le problème palesinien sera résolu. La relation était en revanche intense entre les services de renseignement", selon une source diplomatique occidentale en Israël.
Réaction américaine
Les Etats-Unis se sont dits "profondément inquiets" au lendemain de l'attaque d'une violence sans précédent contre l'ambassade d'Israël au Caire, a indiqué le département d'Etat dans un communiqué samedi. "Nous sommes soulagés qu'aucun personnel de l'ambassade n'ait été blessé" lors de cette mise à sac, a expliqué Victoria Nuland, porte-parole de la diplomatie américaine, soulignant que les Etats-Unis feraient "tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir la relation" entre Israël et l'Egypte , "des alliés et partenaires-clés des Etats-Unis".
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