L'armée syrienne a lancé la contre-offensive sur Alep
Des renforts de l'armée syrienne s'amassaient depuis plusieurs
jours aux abords d'Alep, deuxième ville du pays, où les rebelles ont ouvert un
nouveau front depuis la semaine dernière. Ces renforts sont désormais
entrés dans la ville. D'après le président de
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane :
"Les combats les plus violents depuis le début de la
révolte ont lieu dans plusieurs quartiers. On peut dire que l'assaut a
commencé"
Selon l'OSDH, au moins dix soldats et trois rebelles ont été tués samedi depuis le début de l'assaut sur Alep. Dès vendredi, une source proche des services de sécurité
syriens affirmait que les renforts étaient "quasiment au complet"
en vue de la contre-offensive. "Les civils ont quitté le quartier" ,
affirme un combattant.
Contacté par l'AFP, le commandant du conseil militaire rebelle d'Alep, Abdel Jabba al-Oqaidi, affirme avoir "détruit jusqu'ici huit véhicules et blindés. Il y a cent chars massés aux abords du quartier" de Salaheddine. Dans le même temps, quatre hélicoptères de l'armée syrienne pilonnent plusieurs quartiers de la ville. Les hélicoptères lancent des roquettes et mitraillent le quartier; alors que l'artillerie et les chars sont en action.
Le risque d'un "massacre"
La ville d'Alep est un enjeu crucial pour les rebelles comme
pour les loyalistes. En plus de son statut de capitale économique du pays, où
le régime compte beaucoup d'alliés, elle est géographiquement une ville-clé de
la Syrie du Nord. "En la prenant, les rebelles pourront assurer enfin
la zone protégée réclamée depuis des mois par la révolution syrienne pour
pouvoir soigner ses blessés et donner refuge aux déserteurs et à leurs
familles" , explique Ignace Leverrier, ancien diplomate français qui a
exercé en Syrie.
Mais les combats pour la prise de la ville risquent d'être
sanglants : depuis plusieurs jours déjà, beaucoup de pays occidentaux ont prévenu
de la possibilité d'un massacre. "En accumulant les moyens miliatires
lourds autour d'Alep, Bachar s'apprête à commettre de nouvelles tueries contre
son peuple" , a déclaré vendredi Laurent Fabius. Le secrétaire général
de l'ONU, Ban Ki-moon, a quant a lui appelé "le gouvernement syrien à
arrêter l'offensive" .
Même la Russie, qui refuse de voter des sanctions contre la Syrie à l'ONU, a mis en garde contre la menace d'une "tragédie" à Alep ce samedi, par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères. Vendredi, les combats ont fait 120 morts en
Syrie, selon l'OSDH.
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