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Kenya : l'un des terroristes de Garissa identifié

Le fils d'un responsable gouvernemental kényan figurait parmi les assaillants islamistes qui ont tué près de 150 personnes jeudi à l'université de Garissa, dans l'est du Kenya, a annoncé dimanche le ministère de l'Intérieur.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les forces de sécurité kenyanes autour de l'université de Garissa © REUTERS/Goran Tomasevic)

"Le père a signalé aux services de sécurité que son fils avait disparu de la maison et il aidait la police à retrouver sa trace au moment où l'attaque terroriste s'est produite ", a déclaré Mwenda Njoka, porte-parole du ministère. Abdirahim Abdoullahi faisait partie du commando de quatre hommes qui a mené l'attaque revendiquée par le groupe islamiste somalien des shebabs. Son père, un Kényan d'ethnie somalie, occupe des fonctions officielles dans le comté de Mandera, près de la frontière somalienne.

Ancien étudiant en droit

Le gouvernement kényan savait que le jeune homme, ancien étudiant en droit à l'université de Nairobi, avait rejoint les Chabaab après avoir obtenu son diplôme en 2013, a dit à Garissa un responsable local qui a requis l'anonymat. "C'était un très brillant sujet et puis il a adopté ces idées insensées ", a-t-il ajouté.

Les corps des quatre terroristes devaient être présentés à la population au Kenya. Le reportage sur place de Sonia Rolley

Les mesures de sécurité ont été renforcées autour des églises du pays en ce dimanche de Pâques. A Nairobi, deux policiers armés de fusils d'assaut AK-47 étaient postés à l'entrée de la cathédrale, la basilique de la Sainte-Famille, et des policiers en civil étaient déployés à l'intérieur de l'édifice religieux. A Garissa, où une douzaine de personnes avaient péri dans des attaques contre des églises en 2012, six soldats étaient en faction devant l'église principale de la ville. Un couvre-feu nocturne a été imposé le long de la frontière avec la Somalie.

"Le sang ruissellera dans les rues kényanes"

Samedi, dans un discours à la nation, le président Uhuru Kenyatta a affirmé que les combattants Shebabs ne réussiraient

pas à instaurer un califat au Kenya. Le Kenya fera "tout pour défendre son mode de vie ", a-t-il dit, demandant l'aide de la communauté musulmane locale pour lutter contre les islamistes. Il a reconnu que le combat contre les Shebabs était difficile à mener car, a-t-il dit, ceux qui ont organisé et financé l'attaque de jeudi "sont solidement intégrés " dans la population. Cinq suspects ont été arrêtés : quatre Kenyans d'origine somalienne et un Tanzanien. Les Shebabs ont renouvelé leurs menaces à l'encontre du Kenya, promettant que "le sang ruissellera dans les rues kényanes ".

Qui sont les shebabs qui revendiquent l'attaque de l'unversité de garissa ? Roland Marchal, chercheur au CNRS, spécialiste de la Somalie

L'homme qui aurait conçu et préparé l'attaque serait Mohamed Mohamud, un ancien enseignant d'une école coranique de Garissa actuellement en fuite. Les autorités offrent une récompense de 20 millions de livres kényanes (215.000 dollars) pour son arrestation.

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