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Jérusalem : entre juifs et arabes, la confiance est rompue

Depuis deux jours, les quartiers palestiniens de Jérusalem-Est font l'objet d'une surveillance renforcée, avec barrages filtrants et fouilles. Cela fait suite à la vague d'agressions de ces deux dernières semaines, qui a visé de nombreux Israéliens. La tension et la crainte de l'autre domine donc la ville. Reportage dans le quartier palestinien de Jabel Mukaber.
Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Des enfants palestiniens qui chantent et dansent au cri "d'Allahou Akbar" sur les blocs de béton qui barrent l'entrée de leur quartier © Radio France - Benjamin Illy)

Cinq blocs de béton bloquent l'entrée du quartier dit "arabe" de Jabel Mukaber, dans Jérusalem-Est. Installés depuis deux jours, ils permettent de contrôler toutes les sorties et toutes les entrées. A leur passage, les hommes sont fouillés par les forces polices israéliennes qui vérifient qu'ils ne sont pas armés. Il y a quelques jours une attaque a eu lieu dans un bus à proximité de ce quartier et a fait plusieurs morts. 

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Martin vit dans le quartier juif d'Armon Hanatsiv, juste à côté de Jabel Mukaber. "Cocktails Molotov, explosifs, cailloux, pierres... tous les soirs on est attaqués" s'énerve-t-il. Annette vit ici depuis 22 ans et elle est aussi choquée :"ils nous ont trompés, nous avions confiance en eux. Mais c'est un coup de couteau dans le dos".

"Je pense qu'il faut un dialogue mais je ne pense pas qu'il y ait un partenaire pour ce dialogue" assure Annette, habitante d'un quartier juif

Dans le quartier de Jabel Mukaber, la vie est maintenant assez compliqué explique Shihab Ayyad, un chauffeur de taxi de 48 ans : "ils ont enfermé plus de 20.000 personnes dans ce village. A cause d’une ou deux personnes qui ont blessé des juifs et du coup ils punissent tout le monde ici ! " Et cet isolement est de plus en plus inquiétant : "les enfants ne peuvent aller à l’école, les gens ne peuvent pas aller travailler ou à l’hôpital, les ambulances ne peuvent même pas entrer". 

"Avec les policiers on ne sait pas ce qui peut se passer. Juste parce que tu es arabe, ils peuvent t’attraper, te punir, te frapper" explique Mohammad, habitant de Jabel Mukaber

Alors la pression monte de jour jour, d'après Mohammad, 32 ans : "Les jeunes sont en colère, à cause des pressions. [...] Ils se sentent en danger quand ils sortent du quartier, quand ils vont à l’ouest de la ville. C’est à cause de tous ces problèmes qu’il se passe tout ça et qu’ils jettent des pierres" .

 

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