La sidérurgie, une production devenue asiatique
Fermera, fermera pas. Le site sidérurgique d'ArcelorMittal de Florange fait la une de l'actualité depuis plusieurs années. Son avenir incertain témoigne de la crise de l'acier en Europe. Florange est l'un des derniers sites sidérurgiques comprenant des hauts-fourneaux, des usines produisant de l'acier brut à partir de minerai de fer et de carbone en France.
«On dénombre aujourd'hui 493 millions de tonnes de surcapacités» dans la sidérurgie, estimait début 2012 Mike Elliott, le spécialiste en métaux du cabinet Ernst and Young dans Usine Nouvelle. «C'est une menace massive, particulièrement pour les marchés les plus fragiles avec les coûts de production les plus élevés », ajoutait-il.
Production de minerai de fer :
Les principaux producteurs de minerai de fer (contenant au moins 65% de fer) :
Australie : 420
Chine : 390
Brésil : 370
Inde : 260
(chiffres 2010, source : Société chimique de France, SCF) :
«Au Brésil, la mine de Carajas, découverte en 1967, est la plus grande mine de fer, dans le monde. Sa production qui a débuté en 1986, est de 96,5 millions de tonnes de minerai en 2008. Les réserves sont de 5,1 milliards de tonnes de minerai à 66,7 % de fer», précise la Société chimique de France.
Principaux pays exportateurs de minerai de fer :
(En millions de tonnes)
Australie : 427
Brésil : 311
Inde : 104
Afrique du Sud : 48
Canada : 32
(Chiffres 2010; source : Société chimique de France)
Principaux pays importateurs de minerai de fer :
(En millions de tonnes)
Chine : 619
Japon : 134
Corée du Sud : 56
Allemagne : 43
Pays-Bas : 34
France : 15
Le minerai de fer en France
Depuis août 1993, la sidérurgie française s'approvisionne exclusivement en minerai importé, après la fermeture programmée des mines de fer.
Provenance : Brésil : 51%, Canada : 25%, Mauritanie : 11,5%,
(Chiffres 2010; source : Société chimique de France)
Production d’acier
Les principaux producteurs (en millions de tonnes) :
Chine : 679 (46% de la produc mondiale)
Japon : 107,6
USA : 86,4
...
France 15,5
(chiffres 2011, source : Fédération Francaise de l’Acier)
«La progression importante de la production mondiale de ces dernières années est principalement due à la Chine et dans une moindre mesure à l'Inde. Importatrice d'acier jusqu'en 2004, en 2005, la Chine a équilibré importations et exportations (27,3 millions de tonnes d'acier importées pour 27,4 millions de tonnes exportées). En 2011, elle est exportatrice nette (47,9 millions de tonnes exportées pour 16,3 millions de tonnes importées)», indique la SCF.
En Europe, la production française se situe derrière celle de l'Allemagne (premier producteur de l'UE), de l'Italie et l'Espagne.
Les entreprises
Le N°1 mondial de l'acier est ArcelorMittal, devant deux entreprises chinoises (Hebei Group, Baostel Group). Depuis 2006, après l'acquisition d'Arcelor par Mittal Steel, ArcelorMittal a pris la tête du classement. Arcelor était né en février 2002 de la fusion d’Usinor (France), Aceralia (Espagne) et Arbed (Luxembourg). Au préalable, Usinor avait repris, en 1998, le groupe belge Cockerill. En 2005, Arcelor avait absorbé le brésilien CST.
- Chiffre d'affaires : 77 milliards de dollars.
- Effectifs : plus de 260.000 personnes dans plus de 60 pays.
- Productions : 65 millions de tonnes (102 millions en 2008) dans 20 pays.
Usines françaises, productions, en 2007, en millions de tonnes :
- Dunkerque : 3 hauts-fourneaux (7 millions de tonnes).
- Fos-sur-Mer : 2 hauts-fourneaux, (5,1).
- Florange : 3 hauts-fourneaux, (2,8).
«En 2011, le groupe engrange 2,3 milliards de dollars de bénéfices. Malgré des ventes en baisse, son chiffre d’affaires s’accroît de 8% et ses revenus de 20% (94 milliards de dollars). L’année précédente, il avait gagné 2,9 milliards de dollars», indiquait Olivier Bailly dans le Monde diplomatique.
Les menaces qui pèsent sur la production d'acier ne touche pas que la France. La Belgique a déjà vécu la fermeture de hauts-fourneaux. L'italie connaît aussi des difficultés. D'où la colère d'Antonio Gozzi, fraîchement élu à la tête de la Federacciai, la fédération italienne de l’Acier : «Même les monétaristes les plus convaincus ont compris que sans industrie, sans industrie manufacturière en particulier, l’Europe ne va nulle part», rappelait le magazine Usine Nouvelle.
«Il faut avoir le courage de s’opposer, en Italie et en Europe, à une pensée unique de décroissance, et avoir l’orgueil de défendre et de promouvoir l’extraordinaire potentiel de l’industrie nationale, sans laquelle ce pays risque de ne pas avoir de futur», ajoutait-il.
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