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La relance des crèches, un défi pour le Japon

La réglementation urbaine nippone interdit, en théorie, tout bruit récurrent dépassant 45 décibels dans un quartier résidentiel. Or, Tokyo a décrété que les voix d’enfants ne pourraient plus être considérées comme des nuisances sonores par les riverains, à partir du 1er avril 2015. Objectif de la municipalité: stopper la pénurie de crèches qui s'est aggravée dans le pays.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les voix des enfants ne peuvent plus être considérées comme des nuisances sonores à Tokyo à compter du 1er avril 2015.

Les plaintes de riverains mécontents pour cause de bruit provenant d’une garderie ou d’un jardin d’enfants ne seront plus prises en compte. Dans le vaste et populeux arrondissement tokyoïte de Setagaya, quartier très familial, près de 20% des projets de construction de lieu d'accueil pour enfants ont été retardés en raison du mécontentement de résidents, selon des propos du maire rapportés par les médias locaux.
 
Plusieurs dizaines de milliers d'enfants figurent sur les listes d'attente d'entrée en crèche à travers le pays (12.000 à Tokyo). Une tendance qui ne faiblit pas en raison du nombre important de femmes qui ont purement et simplement renoncé à travailler et à chercher une place pour leur enfant, ne pouvant pas reprendre une activité professionnelle sans solution d'accueil.
 
«Nous espérons que cette révision du règlement urbain va aider les prestataires de garde d'enfants, mais nous sommes conscients que cela ne résoudra pas le problème dans son ensemble», reconnaît un fonctionnaire municipal, Hideka Kimura.

«Les organisations qui réussissent à calmer les esprits nous disent que la clé de la résolution des conflits avec les voisins est la communication, par exemple en les invitant aux fêtes organisées dans les crèches et maternelles», explique-t-il.

Fossé générationnel
 Les experts estiment quant à eux que le phénomène est dû au fossé générationnel qui se perpétue entre une population âgée en augmentation et une baisse de la natalité. «Les séniors deviennent de moins en moins tolérants vis-à-vis des enfants en général», constatent-ils.

Les 65 ans et plus représentent un quart de la population nippone. Selon Libération, depuis le second «baby-boom» du début des années 70le Japon déplore chaque année un déclin des naissances: elles sont passées au-dessous de la barre du 1,5 million en 1984 pour chuter à 1,03 million en 2013, précise le journal qui cite l’agence Kyodo.

En avril 2014, 21.371 enfants attendaient toujours une place en crèche, selon JapanTimes. L’objectif numéro un du Premier ministre Shinzo Abe est d'amener ce nombre à zéro d’ici avril 2018. M. Abe a notamment annoncé la création de 400.000 places en garderie d’ici à 2017. Certains de ses prédécesseurs avaient pris des engagements similaires qui ne se sont jamais traduits en actes significatifs, rappelle Libération.

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