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La gravité de l'accident de Fukushima réévaluée

La gravité de l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima aurait été sous-évaluée. Selon l'Autorité de sûreté nucléaire française, il serait plus grave que celui de Tree Mile Island en 1979 (niveau 5 sur 7), même s'il n'atteint pas le niveau de Tchernobyl. Les autorités japonaises viennent de faire appel aux Etats-Unis pour les aider à refroidir les réacteurs nucléaires, comme elles l'ont fait plus tôt avec l'AIEA.
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L'accident de la centrale de Fukushima semble se rapprocher encore un peu plus de la catastrophe. Du moins selon l'Autorité de sûreté nucléaire française, l'ASN. Son président, André-Claude Lacoste, estime que son niveau de gravité se situe “au delà de Three Mile Island (niveau 5)”, indique-t-il. “Nous avons le sentiment qu'on est au moins au niveau 5 et sans doute au niveau 6, et je parle sous la responsabilité de mes collègues japonais”, précise André-Pierre Lacoste, lors d'une conférence de presse.

Le niveau maximum est celui de Tchernobyl (niveau 7). Pour l'instant, le président de l'ASN estime que Fukushima n'atteint pas ce niveau : “on est certainement à un niveau intermédiaire mais on ne
peut pas exclure” qu'on arrive au niveau de la catastrophe de Tchernobyl, ajoute-t-il cependant.

Les autorités japonaises ont refusé de se montrer alarmistes et ont classé l'accident niveau 4, au lendemain du tremblement de terre et du tsunami. Mais elles pourraient réviser leur position et viennent de faire appel officiellement aux Etats-Unis pour les aider à tenter d'éviter une fusion potentiellement catastrophique. Cette aide devrait prendre la forme de conseils techniques. Tokyo a formulé la même demande à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

La présidente de l'IRSN (institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), Agnès Buzyn, n'exclut pas non plus une aggravation de la situation. Mais “elle est pour l'instant réversible”, temporise-t-elle. Pour cela, les autorités doivent réussir à noyer les réacteurs, pour éviter que les enceintes de confinement ne lâchent, ce qui serait l'équivalent de Tchernobyl. Les six prochaines heures seront cruciales.

Grégoire Lecalot, avec agences

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