La France prête à offrir des quotas de CO2 au Japon
Dans la série des cadeaux originaux, la France vient d'en trouver un qui pourrait faire plaisir au Japon. La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, vient de proposer de lui offrir des quotas de CO2 si il doit relancer ses centrales thermiques très émettrices de gaz carbonique à cause de la mise hors service de plusieurs réacteurs nucléaires.
Le séisme et le tsunami du 11 mars ont en effet provoqué l'arrêt d'une dizaine de réacteurs nucléaires, dont six à Fukushima Daiichi. La compagnie Tepco, qui dessert la capitale japonaise, se retrouve donc dans l'impossibilité de fournir suffisamment d'électricité. D'autant que d'autres installations étaient déjà à l'arrêt depuis le séisme de 2007. Tepco doit donc procéder à des coupures horaires dans certains secteurs.
La solution pour l'opérateur serait de relancer ses centrales thermiques. Mais le pays risque alors, sinon de dépasser, du moins de tutoyer dangereusement les quotas d'émission de CO2 qui lui sont attribués par le protocole de Kyoto.
C'est là qu'intervient la France : “j'ai évoqué, lors d'une rencontre avec mon homologue japonais, la possibilité, si le Japon en avait besoin, de lui donner une partie des quotas de CO2 que nous avons en excès pour l'année 2011 au titre du protocole de Kyoto”, explique Nathalie Kosciusko-Morizet. Et si la France a des quotas en excès, c'est grâce à ses centrales nucléaires. La proposition s'inscrit donc dans la droite ligne du plaidoyer de Nicolas Sarkozy au Japon, qui affirmait que le nucléaire avait un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique.
_ A l'heure où la question d'une alternative à l'atome gagne du terrain dans les opinions publiques mondiales, le “beau geste” du gouvernement français, qui a lui même des centrales à vendre, n'est peut-être pas totalement désintéressé.
Grégoire Lecalot, avec agences
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