Cet article date de plus de treize ans.

Incidents en chaîne à la centrale de Fukushima, "classés au niveau 6" selon l'ASN

Ce sont désormais les six réacteurs de la centrale de Fukushima qui s’échauffent. Après les tranches 1 et 3, la n°2 a connu une explosion cette nuit, puis la n°4, laissant apparaître deux importantes brèches dans son enceinte extérieure. L’AIEA parle même d’une fuite de radioactivité directe dans l’atmosphère. Enfin, les températures des réacteurs 5 et 6 se seraient élevées ce matin, ce qui semble préfigurer une répétition des scénarios précédents. _ Des incidents suffisamment sérieux, pour que plus personne au Japon, pas même le gouvernement nippon très peu disert, ne nie une hausse de la radioactivité sur le site. Incidents qui méritent d'être classés au niveau 6, selon l'Autorité de sûreté nucléaire.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

Que le niveau de radioactivité augmente à la centrale de Fukushima, il n’y a plus vraiment de doute, même si une source ce matin assurait que ce niveau était en régression. Les nouvelles explosions ce matin dans les tranches 2 et 4 ont provoqué des dommages. Dommages manifestement sérieux dans le bâtiment qui abrite le réacteur 2. L’agence nippone Kyodo rapportait même ce matin que du combustible usagé y était en feu et qu’il bouillonnait, sans en expliquer toutefois les réelles conséquences. Mais selon, l'Autorité de sûreté nucléaire, l'enceinte de confinement "ne serait plus étanche".

Difficile de prendre la mesure de la gravité de la situation. Les autorités japonaises, dès la première explosion samedi, ont classé l'accident au niveau 4 sur l'échelle internationale qui en compte 7. Ce classement est resté inchangé alors que les incidents s'enchaînent. Pourtant ce midi, le président de l'ASN, l'Autorité de sûreté nucléaire, assure que les évènements de Fukushima valent bien un classement au niveau 6. Le 7 reste à ce jour réservé à Tchernobyl.

Le gouvernement japonais, très critiqué par la presse pour son optimisme affiché, a tout de même ce matin changé de ton. Le Premier ministre a pour la première fois reconnu que la radioactivité sur le site de la centrale avait atteint un niveau dangereux pour la santé, soit des mesures comprises entre 30 et 400 millisieverts, et a durci ses mesures de protection de la zone. Évacuation dans un rayon de 20 kilomètres et confinement obligatoire dans le périmètre compris entre 20 et 30 kilomètres de la centrale.

Au-delà, plus rien. Même si le niveau de radioactivité a également été mesuré à la hausse. Dans la préfecture de Chiba, juste à l’est de Tokyo, il serait 10 fois supérieur à la normale. La capitale ne serait pas épargnée. La radioactivité y serait aussi 10 fois plus élevée que d'ordinaire, selon la mairie tokyoïte. Un niveau qui n'est pas dangereux toutefois pour la santé.

Si les bourses mondiales s’affolent devant les indications des compteurs Geiger et autres dosimètres, si les Occidentaux expatriés cèdent parfois à la panique, les Nippons semblent toujours aussi stoïques, mais se préparent eux aussi au pire, avec fatalisme.

Des Japonais rivés à leur écran de télévision, attendant en particulier les bulletin météo. D'ailleurs, ce midi, nouvelle rassurante -mais provisoire-, les vents semblaient éloigner vers le large la menace radioactive.

Selon l’OMS, ce matin, le Japon a pris les bonnes mesures. Le Japon qui a demandé en outre l'aide des Etats-Unis et de l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique. Une situation délicate à gérer, alors que les 100.000 soldats mobilisés et les secouristes du monde entier tentent de venir au secours des sinistrés sur la côte dévastée par le tsunami.

Cécile Quéguiner, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.