"Notre but est d'attirer 2 000 personnes en cinq ans" : dix ans après la catastrophe de Fukushima, les autorités veulent faire revenir les habitants
Dix ans après l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima, au Japon, la volonté du gouvernement de faire revenir les habitants d’une douzaine de localités évacuées sur ordre se heurte à une réalité complexe.
Dans le département de Fukushima, la ville de Futaba a une particularité : zéro habitant. Abandonnées à la hâte, les bâtisses saccagées par le séisme se sont encore plus dégradées au fil du temps. Le jour, des ouvriers travaillent comme Koichi Kono qui fait le guet depuis six mois devant l'entrée d'un dépôt de déchets radioactifs.
La nuit Futaba, est une ville fantôme. Les autorités veulent pourtant y faire revenir des habitants dès l'an prochain, même si la centrale Fukushima Daiichi est à moins de 4 km de la gare. "Il y avait 7 000 habitants à Futaba avant, mais seulement 10 % disent vouloir revenir et 60 % ne l'envisagent pas, explique Shin Watanabe, employé municipal de Futaba. Notre but est d'attirer environ 2 000 personnes en cinq ans."
Avant Futaba, 12 autres cités, en tout ou partie évacuées, expérimentent les mêmes difficultés. C'est le cas à Minamisoma. Le quartier d'Odaka, évacué sur ordre, n'a recouvré qu'un quart de ses habitants, selon le responsable de la reconstruction.
"Ce sont surtout les personnes âgées qui reviennent, ce sont leurs terres natales et elles n'ont pas pu se faire à une vie nouvelle ailleurs."
Un responsable de la reconstruction du quartier d'Odakaà franceinfo
Le gouvernement lève une à une les interdictions d'habitat en affirmant contre l'évidence qu'il s'agit d'une demande de la population. Katsei Hirasawa, le ministre de la reconstruction. "Il y a beaucoup de personnes qui disent vouloir revenir et vivre ici avec leur famille, c'est pour cela que nous allons vite." Mais la réalité est qu'en dix ans, énormément de familles ont refait leur vie ailleurs. Cela se voit dans les chiffres des inscriptions scolaires. "Il y avait 717 élèves inscrits dans les écoles d'Osaka pour la rentrée 2011, il n'y en a aujourd'hui que 64 enregistrés", affirme un responsable.
Le département de Fukushima et les localités concernées offrent de substantielles subventions pour tenter de repeupler la région avec des jeunes, mais n'espèrent pas un rebond significatif dans les toutes prochaines années.
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