"Dix jours de congés c’est impensable, je ne sais pas comment les passer" : au Japon, la Golden Week inquiète les travailleurs
La Golden Week, au Japon, correspond à la semaine des jours fériés. Ils sont si nombreux cette année que les Japonais, habitués à travailler énormément, s’en trouvent anxieux et désappointés.
Début mai au Japon correspond traditionnellement à la Golden Week, une "semaine en or" qui compte plusieurs jours fériés. Mais cette année, la semaine est presque de platine puisqu'elle compte dix jours de congés de suite offerts par le gouvernement en raison de l’abdication de l’empereur Akihito et de l’intronisation de son successeur, son fils aîné Naruhito. Dans un pays réputé pour être particulièrement travailleur, autant dire que l'évènement est exceptionnel et pas forcément bien perçu.
Les salariés japonais ont en effet droit à trois semaines de congés payés dans l’année, mais en moyenne ils n’en prennent que la moitié. Alors dix jours d’un coup, c’est exceptionnel.
Les Japonais sont des bêtes de somme, beaucoup ne se reposent pas, alors pour une fois c’est peut-être pas mal.
Une marchande de vêtementsà franceinfo
Seulement voilà, s’arrêter de travailler, pour la majorité des Japonais, n’est ni réjouissant ni reposant, mais angoissant. "Je ne me suis jamais vraiment reposé, explique cet homme. Alors dix jours c’est impensable, je ne sais pas comment les passer. En s’arrêtant, je crains au contraire de perdre mon travail."
Pourtant, les voyagistes et hôteliers ont concocté des offres spéciales pour ces congés inédits. Encore faut-il en avoir les moyens, rétorque la mère de famille Yamasaki. "Voyager coûte trop cher, d’habitude je pars, mais cette fois non, et en plus c’est plein partout. Bref, c’est embêtant." Le pays ne s’arrête pas de fonctionner pour autant. La plupart des boutiques sont ouvertes, mais beaucoup s’inquiètent de la fermeture des cabinets médicaux ou du risque de manquer de billets de banque parce que les distributeurs automatiques ne seront pas rechargés. Car au Japon, on paye encore surtout en liquide. Et ceux qui travaillent quand même se plaignent de ne pouvoir faire garder leurs enfants. Bref, dix jours fériés, c’est trop.
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