Violences policières en marge du G8 de Gênes en 2001 : le mea culpa inédit, seize ans plus tard, du chef de la police italienne
Il y a seize ans, le G8 de Gênes, en Italie, virait au drame. Un jeune militant italien était tué par balle et des dizaines d’autres victimes de violences policières. Le chef de la police italienne reconnaît aujourd’hui les méthodes brutales des forces de l’ordre.
C’est dans une interview au quotidien La Repubblica parue mercredi 19 juillet que le chef de la police italienne, Franco Gabrielli, bat sa coulpe. Un mea culpa inédit qui intervient seize ans après la mort de Carlo Giuliani et du déchaînement de violences qui a suivi, le 21 juillet 2001, dans une école de Gênes contre des militants anti-G8.
Des manifestants torturés
Le premier policier d’Italie raconte comment, pour en quelque sorte faire du chiffre et assurer un certain nombre d’arrestations, les unités d’élite ont violemment interpellé des militants dans l’Ecole Diaz, camp de base des contestataires. Lors de cette intervention, 93 personnes sont blessées, dont certaines grièvement. Une partie des militants est transférée dans une caserne où durant trois jours, les violences se succèdent. Des actes de torture ont été commis, reconnaît Franco Gabrielli.
Condamnations de la Cour européenne des droits de l’homme
Au total, 28 agents ont été inculpés pour ces violences et plusieurs responsables des forces de l’ordre condamnés à des peines relativement légères. A l’époque, le délit de torture ne figurait pas dans l’arsenal législatif italien. Il vient tout juste d’être adopté par le Parlement. La Cour européenne des droits de l'homme a condamné l’Italie à deux reprises pour les violences policières commises en marge de ce 27ème sommet du G8 à Gênes.
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