Rome : un clan mafieux devant la justice pour menaces de mort à l'encontre d'une journaliste
Le procès d'un clan de la criminalité organisée d’Ostie face à Federica Angeli, journaliste menacée de mort pour avoir enquêté sur le système mafieux qui règne sur le littoral romain, s'ouvre mercredi à Rome.
C'est un procès emblématique qui s'ouvre mercredi 17 mai à Rome, en Italie, celui d'un clan de la criminalité organisée d’Ostie poursuivi pour menaces de mort à l’encontre de Federica Angeli, journaliste au quotidien italien La Repubblica, qui dans ses enquêtes a décortiqué le système mafieux qui règne sur le littoral romain.
Federica Angel se rend la boule au ventre au procès d’Armando Spada. Elle doit témoigner contre lui. En mai 2013, dans La Repubblica, elle révèle les méthodes du clan Spada : racket, violence et corruption autour du littoral romain. "J’enquêtais autour d’un des plus beaux établissements balnéaires d’Ostie. Je voulais découvrir comment le clan des Spada avait réussi à en obtenir la concession", explique-t-elle.
Quand cet homme a aperçu la caméra, il m’a séquestrée, menacée de mort, a dit qu’il allait me le faire payer à moi et mes enfants. Une fois mon enquête terminée, je suis allée le dénoncer
Federica Angelià franceinfo
Une vie sous escorte pour de nombreux journalistes
Au fil des semaines les menaces se précisent. L’Etat la place sous protection. "Ça veut dire une voiture blindée et quatre policiers qui veillent sur moi. Je ne peux rien faire sans eux. Je ne peux pas aller manger une simple glace avec mes enfants. C’est très dur. Un peu comme une prison", raconte Federica Angeli.
Après l’enquête journalistique, l’enquête judiciaire démantèle en partie les clans d’Ostie. Ils tombent le plus souvent pour trafic de drogue, précise Vittorio Martone, sociologue et spécialiste des mafias. "Ils ont essayé de se recycler avec les appels d’offre juteux des clubs de plage mais sans vraiment réussir. Leur principal business reste le trafic de drogue. Récemment encore, le clan Spada a subi une vingtaine d’arrestations", souligne-t-il.
Dénoncer la criminalité organisée reste un acte de courage dans un pays encore nettement aux prises avec la mafia. Trente journalistes italiens au moins sont contraints, comme Federica Angeli, de vivre sous escorte.
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