Fin de ramadan : une école reste fermée pour l'Aïd en Italie, près de Milan

Un établissement scolaire est resté fermé mercredi, dernier jour du ramadan. Une décision prise au nom du bon sens, selon la direction, mais qui a irrité une partie de la droite italienne.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des musulmans prient pour l'Aïd, à Turbigo, près de Milan, le 10 avril 2024. (NICOLA MARFISI / AVALON / MAXPPP)

En Italie, en ce jour de fin de ramadan, voici l’histoire d’une controverse assez inhabituelle dans un pays où la laïcité se vit avec beaucoup moins de polémiques qu’en France. Un établissement près de Milan, qui accueille 1 300 élèves de la maternelle au collège, dont 40% de musulmans, reste fermé mercredi 10 avril. Le ministre de l’Instruction a tenté d’empêcher la fermeture, sans y parvenir.

Pioltello, dans la banlieue de Milan, compte 40 000 habitants de 80 nationalités. C’est au nom du bon sens que le directeur de cette école ferme mercredi. Les élèves musulmans sont de toute façon absents le jour de la fin du ramadan. Questions de bons rapports entre communautés aussi pour la maire de la ville de centre gauche, Ivonne Cosciotti, qui s'est exprimée sur la Rai. "Pardon pour le jeu de mots, notre cas fera école, lance l'édile. Nous avons simplement voulu regarder la réalité en face. Pour nous, vivre ensemble est une chose absolument normale."

"C'est mieux de parler que de fermer les écoles"

En Italie, les établissements ont une marge de manœuvre pour adapter le calendrier scolaire au contexte local. Mais une partie de la droite radicale y a vu une atteinte à l’identité italienne. Ou un symbole négatif. "Je ne crois pas qu'on garantisse l'inclusion en fermant les écoles, mais en parlant des problèmes du dialogue entre religions, a défendu le ministre de l’Instruction Giuseppe Valditara, du parti de Giorgia Meloni, qui prend acte à regret de la fermeture. C'est mieux de parler que de fermer les écoles."

Le président de la République est intervenu pour soutenir le directeur, ce qui a apaisé les choses. Le ministre tente maintenant de porter le débat sur la proportion d’élèves étrangers dans les classes, qu’il veut limiter.

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