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En Italie, un référendum sur les transports en commun en "piteux état"

Les habitants de la capitale sont invités à décider de la libéralisation ou non de la régie des transports. Sa gestion est aujourd'hui très largement décriée.

Article rédigé par Mathilde Imberty - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un bus à Rome, le 7 juillet 2008. (RICCARDO DE LUCA / MAXPPP)

Les Romains sont invités à se prononcer, dimanche 11 novembre, sur les transports en commun dans la capitale italienne. Un référendum consultatif pour libéraliser ou non le marché. Les transports sont actuellement gérés par une entreprise publique communale surendettée et défaillante, l’ATAC. À tel point que les Romains délaissent les transports en commun pour utiliser leur scooter ou leur voiture. L’état de dégradation des bus, le manque de lignes de métro, l’absentéisme du personnel, autant de maux qui font la Une régulièrement de la presse en Italie.

Ainsi, attendre son bus, à Rome, est aussi une expérience à part entière. Pas de fiches horaires à l’arrêt, encore moins de panneaux lumineux pour vous indiquer les délais… Un service décadent, fulmine Francesca, qui emprunte le bus chaque jour : "Il faut être patient et se lever tôt le matin, les bus parfois n'arrivent pas et sont en piteux état. On a vu le résultat récemment, un bus a pris feu ! En centre-ville, dans une capitale européenne."

Incompétence et clientélisme dénoncés

Rome compte deux lignes de métro complètes, la troisième est en cours d’achèvement permanent. Les bus et tramway sans âge assurent l’essentiel du maillage. Un bus sur trois de la flotte est hors service. La régie de transports romains est totalement défaillante, analyse Andrea Giuricin, professeur en économie des transports : "L'ATAC emploie plus de 11 000 personnes. Elles sont choisies non pas sur des critères de compétence, mais par clientélisme comme l’ont révélé des enquêtes. Pour payer ce personnel, on dépense trop et on sacrifie les investissements, du coup la flotte des bus vieillit." 

Le parti radical, qui promeut cette consultation, veut mettre fin à cette exception romaine. Mais la ville, aux mains du mouvement cinq étoiles, qui promettait le changement, a fait peu de publicité. Le quorum nécessaire ne sera probablement pas atteint.

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