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En Italie, Enrico Letta doit former un gouvernement sous l'œil de Beppe Grillo

58 jours après les élections qui ont vu le succès du centre gauche – mais pas la majorité absolue –, l'Italie a enfin désigné le 24 avril 2013 un président du Conseil, Enrico Letta, le numéro deux du Parti Démocrate (centre gauche) qui doit maintenant former un gouvernement accepté par les deux chambres.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Enrico Letta va devoir rassembler pour former un gouvernement. (AFP/ANDREAS SOLARO)

En nommant Enrico Letta, un homme de 46 ans, le président de la République italienne, Georgio Napolitano, 88 ans, a choisi la voie médiane après avoir, selon les médias, hésité entre Giuliano Amato, 75 ans et Matteo Renzi 38 ans. 

Né a Pise, en Toscane, le 20 août 1966, M.Letta, diplômé en sciences politiques et droit international à l'université de Pise, est loin d'être un novice en politique.
      
Président des jeunes démocrates chrétiens de 1991 à 1995, il est nommé ministre des Affaires européennes en 1998 par l'ancien chef du gouvernement  Massimo d'Alema, l'ex-communiste qui a fédéré le centre gauche italien. D'Alema le désigne, une année plus tard, ministre de l'Industrie.

En 2004, il est député au Parlement européen sous l'étiquette de l'Olivier (centre-gauche), puis nommé en 2006 secrétaire du Conseil des ministres par l'ancien président du Conseil, Romano Prodi.

Numéro deux du Parti Démocrate, Enrico Letta est devenu de fait son leader depuis le retrait de son patron Pier Luigi Bersani qui a échoué à former un gouvernement et a rivalisé de maladresses dans le choix d'un candidat à la présidence de la République.

Ses premiers mots, une fois nommé, ont été de dénoncer l'austérité. «Il faut changer la direction des politiques européennes (...). En Europe, les politiques d'austérité ne suffisent plus», a-t-il affirmé en sortant du palais présidentiel. Une façon pour cet homme qui ne se revendique d'aucune idéologie bien précise («Ma génération n'a pas vécu à travers certaines illusions, ce qui lui permet d'éviter la période des désillusions») de marquer sa différence avec Mario Monti, le premier ministre sortant.

Catholique post-idéologique
Le président de la République, le très populaire Giorgio Napolitano, ex-communiste, reconduit malgré lui au sommet de l’Etat à l’âge de 88 ans, avait sommé les partis politique de se mettre d’accord pour accepter celui qu’il nommerait à la tête du gouvernement. Enrico Letta devra faire preuve d'habileté pour construire une majorité.

Ce catholique, marié deux fois et père de trois enfants, prudent et se disant «post-idéologique» pourra compter sur ses liens familiaux pour former une grande coalition avec le parti de centre droit. Son oncle, Gianni Letta, est en effet l'homme de confiance de Silvio Berlusconi, le leader de la droite avec qui il va devoir faire alliance.

Le tout sous le regard du parti Cinq Etoiles de Beppe Grillo qui ne peut voir dans cette combinazion que la preuve de la faillite du système politique italien.

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